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25/3/10 | Ivan Rioufol |
Une rupture s’est installée entre la France
et ses élites ! La crise de la démocratie, ouverte après les fortes abstentions aux élections régionales, oblige la politique à quitter sa tour d'ivoire. Nicolas Sarkozy, mercredi à midi, s'est efforcé d'apparaître réceptif à la "vie quotidienne" des Français, en annonçant notamment son refus de tolérer d'autres "concessions" face aux atteintes à la laïcité et à l'égalité entre l'homme et la femme. Il a notamment annoncé une loi contre la burqa et une pénalisation parentale de l'absentéisme scolaire par le biais des allocations familiales. Sera-ce suffisant pour faire revenir les électeurs en 2012 ? Il faut observer que le président s'est gardé de citer l'immigration et l'islam - ces deux éléments que le débat ajourné sur l'identité nationale avait fait ressortir - parmi les thèmes à aborder. Mardi, le député UMP Bernard Debré n'excluait pas de voir le candidat de
la gauche vainqueur de la prochaine présidentielle, et celui de la majorité
éliminé au second tour au profit du FN, dans un scénario déjà vu le 21 avril
2002, au détriment de Lionel Jospin. Afin de couper court à de telles querelles, le gouvernement serait bien inspiré d'ouvrir enfin les dossiers sensibles afin de donner la vérité des chiffres cachés. "Il faut accepter de compter", écrit la démographe Michèle Tribalat dans son livre (Les yeux grands fermés, Denoël) sur lequel je reviendrai. Il faut oser publier des statistiques ethniques, oser compter l'immigration et comptabiliser son bilan. La crise de la démocratie est née aussi de cette chape de plomb qui interdit de réfléchir aux bouleversements que connaît notre société ouverte. Ces aveuglements n'ont plus de sens. Ivan Rioufol
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