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4/3/10 | Ivan Rioufol |
Faut-il faire
confiance à la Russie ? Faire confiance à la Russie ? Après avoir pris ses distances avec Vladimir Poutine, Nicolas Sarkozy vient d'opérer un tête-à-queue diplomatique, en donnant son feu vert à la vente de quatre navires de guerre Mistral et en présentant son homologue Dmitri Medvedev, mardi à l'Elysée, comme attaché à la "défense des droits de l'homme". En réalité, la Russie de Medvedev reste celle de Poutine, ancien lieutenant-colonel du KGB, qui avait déclaré, le 26 avril 2005, que la dislocation de l'URSS était "la plus grande catastrophe géopolitique du XX e siècle". Depuis, le pays ne cesse de montrer son attirance vers ce passé totalitaire, qu'aucun procès de Nuremberg n'est venu mettre en accusation pour ses crimes. L'examen de conscience auquel s'est astreint l'Allemagne de l'après
guerre est resté aux portes de la Russie. Le maire de Moscou a d'ailleurs
prévu d'accrocher, en mai, des portraits de Staline dans les rues pour
célébrer le 65e anniversaire de la victoire sur les nazis. Il est en tout cas une victime de l'impérialisme et de la brutalité poutinienne que les dirigeants occidentaux sont en train d'oublier : c'est la démocratique et libérale Géorgie, dont le territoire est, depuis l'été 2008, occupé à 20 % par son voisin, qui vient même d'installer une base militaire dans l'Abkhasie annexée. Des nettoyages ethniques y ont lieu, comme en Ossétie du sud. Laisser faire Medvedev, vraiment ? Ivan Rioufol
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