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28/9/10 | Ivan Rioufol |
La talibanisation des cités A ceux qui douteraient encore (mais seuls les sociologues s'obstinent à ne rien voir des réalités de la société) du poids des nouvelles cultures dans les préjugés racistes, antisémites, sexistes, homophobes à l'œuvre dans des cités, je leur conseille la dernière enquête du ministère de l'Education, du 22 septembre, à propos des discriminations en milieu scolaire. Il y est écrit notamment : "Une culture machiste de jeunes garçons qui ont tendance à occuper l'espace public se développe. On assiste également à des comportements violents de la part de filles, pour mieux être acceptées dans un groupe. La prégnance de ces groupes d'appartenances multiples amène à rejeter ceux qui sont différents. Certains intervenants (entendus au cours de l'enquête) rappellent qu'il n'est sans doute pas souhaitable de survaloriser les différences car on risque un effet contre-productif." Des évidences, certes. Néanmoins.il est important qu'elles soient dites
par un organisme officiel. D'autant que le sociologue Hugues Lagrange, qui
vient d'admettre le poids des cultures dans les violences, multiplie depuis
les contorsions pour espérer la clémence de sa caste, en récitant que "la
diversité culturelle est non pas un problème mais une richesse" (Libération,
ce lundi). Ce film n'apprendra évidemment rien à ceux qui ont leurs yeux pour voir
et leurs oreilles pour entendre. Mais là aussi, il est important de
constater une tendance, observable ici et là dans certains médias, à ne plus
cautionner les non-dits sur des repliements identitaires, portés par des
cultures et des traditions dont les valeurs, qui puisent le plus souvent
dans l'islam le plus fruste, se heurtent à celles de la République laïque,
égalitaire et respectueuse de la femme. Or, près de 10 ans après, le film montre que la barbarie est toujours là.
Des jeunes interrogés ne montrent aucune compassion pour le sort de Sohane.
"Qu'elle crève, qu'elle aille en enfer", dit l'un qui "parle sur le Coran"
tandis qu'un autre se flatte d'avoir "fait pisser le sang" à sa petite sœur
rentrée tard, en menaçant de lui "défigurer le portrait". La talibanisation
d'une cité se dévoile, à travers une somme d'intolérances qui exigent par
exemple qu' "une fille bien, ça rase les murs, ça regarde pas dans les yeux,
ça se marie dans les traditions". Et "ça" porte le voile. Ce "fascisme
ordinaire", ainsi nommé par le documentaire, qui s'en inquiète ?
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