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26/11/06 | Claude Reichman |
Royal, Sarkozy et le foulard bleu Il y a plus d’un mois, nous prédisions que les violences en France allaient faire des morts, car la police, face aux agressions dont elle est l’objet, serait contrainte de faire usage de ses armes. C’est arrivé le jeudi 23 novembre au Parc des Princes. Cela arrivera n’importe où demain. Et ce sera l’embrasement général. Quels que soient les voyous qui sont à l’œuvre dans ces affrontements, il s’agit d’une situation qui est devenue incontrôlable. Le gouvernement ayant donné consigne aux forces de l’ordre de se retirer des zones dites « sensibles », les jeunes gens violents se répandent en dehors de celles-ci et choisissent les lieux les plus fréquentés pour y perpétrer leurs actes. Sans compter les faux contrôles de police auxquels ils se livrent sur les routes ou les rodéos automobiles qui sèment la terreur dans les rues. Ces évènements dramatiques ont une cause unique : la faiblesse de l’Etat. Paralysé par sa lourdeur et par la pusillanimité de ses dirigeants, celui-ci en est arrivé à oublier sa mission première : assurer la sécurité des citoyens. Tracassier et impérieux avec les honnêtes gens, l’Etat, comme tous les faibles, s’aplatit devant ceux à qui il ne fait pas peur. Et ces derniers sont de plus en plus nombreux, car chaque recul de l’autorité publique accroît le nombre des hors-la-loi. Toutes les violences ne sont pas le fait de jeunes gens issus de l’immigration, mais elles le sont en grande majorité. Face à ce qui est devenu le premier problème national - et qui va l’être chaque jour davantage - le pouvoir politique est désarmé. Il s’incarne aujourd’hui dans un président vieilli et paralysé par un humanisme de pacotille qui lui fait croire qu’affirmer à chaque occasion un antiracisme digne des bondieuseries d’antan va lui valoir les applaudissements du pays et du monde entier, et dans les deux principaux candidats à la prochaine élection présidentielle, dont aucun n’a la moindre chance de réussir dans les fonctions auxquelles ils aspirent. Ségolène Royal, même si elle a reçu une éducation de droite contre laquelle elle s’est d’ailleurs rebellée en devenant socialiste, est soutenue par les forces politiques qui ont toujours prôné les vertus d’une immigration sans frein ni limites, qui hurlent au racisme à la première tentative de réduction du flux migratoire et qui ne voient de salut que dans la hausse des prélèvements obligatoires et dans la redistribution généralisée. Quoi qu’elle pense - et à la vérité personne n’en sait rien puisqu’elle se garde bien de prendre la moindre position claire - la candidate socialiste ne pourra résoudre, si elle est élue, aucun des problèmes du pays. De même, Nicolas Sarkozy est une réincarnation de Gorbatchev qui prônait une "rupture" de façade, faite de menus aménagements et de rafistolages, et dont il espérait follement qu’elle améliorerait la dramatique situation du pays assez pour permettre au système de se perpétuer et garantir ainsi son maintien au pouvoir. De plus, en choisissant de privilégier le communautarisme, M. Sarkozy ferme la voie à l’intégration républicaine et ouvre celle qui conduit à la libanisation de la France. De tout cela les Français sont conscients, même s’ils ne l’expriment pas toujours bien. C’est ce qui fait de la prochaine élection présidentielle un théâtre d’ombres, dont nul ne croit qu’elle peut donner à notre pays les chances de son redressement. Comme toujours dans les grandes crises nationales, c’est du tréfonds du peuple que viendra le salut. Déjà des hommes et des femmes au foulard bleu se sont dressés pour appeler au refus de l’abaissement et de la prétendue fatalité. Un simple geste suffit désormais à chaque Français pour marquer son appartenance au camp du courage et exiger le vrai changement : le port du foulard bleu. Nul ne pourra rien contre une exigence populaire puissamment exprimée. Claude Reichman
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