www.claudereichman.com |
Sarkozy ment, Mattei se noie, la France fuit le travail |
27/2/04 | Claude Reichman |
Sarkozy ment aux Français Il est parfois fort
intéressant de lire les journaux locaux. Voici par exemple ce qu'écrit Le Journal de
Saint-Denis (département de la Seine-Saint-Denis) dans l'éditorial de son numéro
daté du 26 novembre au 2 décembre 2003 : On ne change pas une équipe qui perd Comment faire une bonne réforme ? Vous réunissez tous ceux qui ont conduit le système à la faillite et vous leur donnez pour mission d'élaborer un plan de sauvegarde. C'est exactement ce qu'a fait Jean-François Mattei en constituant un " Haut conseil pour l'assurance maladie " composé de 53 personnalités qui se sont illustrées par leur impuissance à réformer quoi que ce soit au cours des vingt ou trente dernières années. Et le résultat n'est pas décevant : un tissu de généralités et de vux pieux. Comment ne pas être éperdu d'admiration devant la pensée puissante de ce brillant aréopage, qui considère que l'assurance maladie est un de nos " grands succès collectifs " mais que " l'ampleur et la dynamique du déficit la placent en situation de grave péril " et qu'"il est indispensable et urgent d'en préserver l'avenir ". C'est bien simple : face à des considérations aussi pénétrantes, le ministre de la Santé, qui ne sait plus où il habite depuis sa lamentable conduite pendant la canicule de l'été dernier, est tombé en pamoison, qualifiant de " succès " ce rapport, partageant " son analyse des pistes d'action ", affirmant que sur cette base " nous allons pouvoir moderniser ensemble l'assurance maladie pour lui assurer un avenir pérenne " et appelant de ses vux " un système à la française, juste et solidaire, un système qui assure à chacun des soins de qualité dans un souci constant de responsabilité de tous les acteurs ". Et pour les déficits, qu'est-ce qu'on fait ? " Souci constant de responsabilité ", s'écrie d'une seule voix le chur des " réformateurs ", exactement comme les médecins de Molière lançaient leur fameux Purgare ! Rassurez-vous, la purge est à venir et elle porte le doux nom de CSG. A ceci près que cet impôt qui est en réalité une cotisation sociale est touché à mort par l'abrogation du monopole de la Sécurité sociale, qui permet d'échapper à la CSG en s'assurant pour la maladie ailleurs qu'en France. On serait Mattei et Raffarin, on retournerait sagement à Marseille pour l'un et à Chasseneuil pour l'autre, afin de ne pas être au mauvais endroit quand le système va s'effondrer. A bas le boulot ! " Les jeunes refusent le monde industriel. Leur rêve, c'est le col blanc et le téléphone portable. Et la fonction publique ! " C'est le proviseur d'un lycée professionnel de Picardie qui, interrogé par Le Figaro, s'exprime ainsi. Dans les collèges, ce n'est pas mieux. Rien d'étonnant à cela : " Souvent, les profs de l'enseignement général n'ont jamais mis les pieds dans une entreprise et ne savent même pas ce qui se passe dans les lycées professionnels ", reconnaît un dirigeant d'un syndicat enseignant. Mais la principale responsable de ce navrant état de fait, plus encore que l'Education nationale, est la mentalité antiéconomique véhiculée par une pseudo-intelligentsia qui vit d'argent public, méprise ceux qui sont assez bêtes pour travailler à le leur fournir et est prête à tous les mensonges, à toutes les désinformations, à toutes les indignités pour continuer d'en jouir. Qu'on fasse le compte des tribunes publiées dans la presse. On y relève une immense majorité de contributions émanant d'universitaires et de chercheurs, tous de gauche évidemment, et qui, tout comme leurs collègues enseignants du secondaire, n'ont jamais mis les pieds dans une entreprise. Rassurons-les toutefois, s'ils craignent de devoir le faire un jour : au rythme où elles succombent ou se délocalisent actuellement, il ne restera bientôt plus d'entreprises en France. Nous serons donc tous fonctionnaires. Mais il n'y aura plus personne pour nous payer ! Claude Reichman
|