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11/11/05
 

Sarkozy ne peut plus rester au gouvernement

Au cours de l'émission " A vous de juger ", le 10 novembre sur France 2, M. Sarkozy a insisté sur la nécessité " d'une politique de rupture avec ce qui a été pratiqué depuis 40 ans dans notre pays et qui a échoué ", visant notamment la politique de la ville qui a injecté en permanence de l'argent dans les banlieues, et ajouté " qu'il faut arrêter de croire qu'on peut aider tout le monde, y compris ceux qui ne sont pas décidés à s'en sortir par eux-mêmes ". Or deux jours auparavant, sur TF1, le premier ministre avait annoncé le déblocage de 100 millions d'euros supplémentaires pour les associations, la création de  5000 postes d'assistants pédagogiques pour les 1200 collèges des quartiers sensibles, de 15 zones franches urbaines supplémentaires, de 20 000 contrats d'accompagnement pour l'emploi et contrats d'avenir réservés aux quartiers difficiles, d'une grande agence de la cohésion sociale et de l'égalité des chances et l'institution de " préfets délégués à l'égalité des chances ", bref un nouveau et substantiel déversement d'argent en faveur des banlieues. Le désaccord entre le chef du gouvernement et son principal ministre a atteint un tel niveau qu'il est désormais indispensable de le trancher. L'Etat ne peut pas avoir deux politiques. Surtout quand il est attaqué de front par l'émeute. M. Sarkozy sait parfaitement maintenant que dans la guerre des banlieues MM Chirac et de Villepin ont choisi de maintenir et d'amplifier la politique qui, selon le ministre de l'intérieur, "a échoué". Il ne peut dès lors que quitter le gouvernement s'il veut conserver quelque crédibilité. Sinon, ce sera au président de la République de prendre ses responsabilités et de résigner les fonctions de M. Sarkozy. Le pouvoir a trop flotté pendant ces deux semaines de crise pour ne pas se résoudre enfin à une clarification sans laquelle les émeutiers n'auront plus qu'à jouer des dissensions gouvernementales pour déstabiliser définitivement le pays. La République est en danger moins du fait de l'émeute que de l'inconsistance des hommes de l'Etat. Et donnons en acte à M. Sarkozy : cela fait plus de trente ans qu'il en est ainsi. Il est d'ailleurs bien placé pour le dire. Cela fait précisément trente ans qu'il est entré en politique !

Claude Reichman

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