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27/9/25 Claude Reichman
     
          Sarkozy en prison : il faut juger les juges !

En mettant Sarkozy en prison, les juges ont voulu signifier au pays qu’ils sont désormais les maîtres, et que c’est à eux, et non aux politiques, que les citoyens doivent désormais obéir. Il s’agit d’un coup d’Etat, car ce faisant les juges ont violé la Constitution. En effet Nicolas Sarkozy ne comparaissait pas en tant qu’homme politique, mais en simple citoyen. Et ses droits de citoyen ont été scandaleusement violés.

Notre pays a mis au fronton de sa Constitution la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789. C’est-à-dire le texte fondamental de la Révolution. Cet acte majeur d’un évènement majeur reste aujourd’hui le fondement essentiel de la République. Le Conseil constitutionnel s’y réfère systématiquement, fût-ce pour le détourner parfois au profit de la politique, mais cette faute n’empêche pas les principes de la Déclaration de fonder toute décision judiciaire. Or le tribunal de Paris envoie Sarkozy en prison au mépris de l’article IX de la Déclaration aux termes duquel « Tout homme étant présumé innocent jusqu’à ce qu’il ait été déclaré coupable, s’il est jugé indispensable de l’arrêter, toute rigueur qui ne serait pas nécessaire pour s’assurer de sa personne doit être sévèrement réprimée par la Loi ».

Sarkozy ayant usé de son droit d’appel reste non coupable. Les juges ne pouvaient donc pas le faire arrêter. C’est aussi simple que cela. Ils le savaient parfaitement, mais le laisser en liberté c’était reconnaître qu’il y avait encore des obstacles à leur prise de pouvoir. C’est donc en toute conscience qu’ils ont pris la décision de l’envoyer en prison. Ce viol de la Constitution doit être « sévèrement réprimé». Les trois juges du tribunal de Paris doivent donc être jugés. Ils bénéficieront évidemment de toutes les garanties de notre Etat de droit, mais la République française ne peut se dispenser d’accomplir cet acte fondamental.

La légalité en France n’est plus qu’un cadavre navigant au fil de l’eau comme un chien crevé. Seul un acte fort peut lui redonner vie. L’arrestation arbitraire de Nicolas Sarkozy peut être l’occasion d’accomplir cet acte en la sanctionnant comme la Constitution y oblige. N’y mettons aucun esprit de vengeance. Il ne s’agit que d’appliquer la loi. Jamais la démocratie n’a été plus menacée dans notre pays, en exceptant évidemment la période où il fut occupé par une puissance étrangère. Les citoyens sont unanimes à déplorer cet état de fait, même s’ils sont d’opinions différentes. Mais il n’y a pour l’instant aucun mouvement républicain qui se soit mobilisé pour rétablir la loi en France. Si nos concitoyens ne se saisissaient pas du scandale de cette arrestation arbitraire, nous ne pourrions que basculer dans la violence, que chacun s’estimerait fondé à mettre en œuvre dans l’intérêt de notre pays, alors qu’elle ne ferait que le jeter dans la guerre civile et le pire désordre.

Comment en est-on arrivé là ? Par des décisions aberrantes. Former les juges dès leur jeune âge dans une école spécifique en est une. Juger les autres est la chose la plus difficile au monde. Il y faut de l’expérience et de la connaissance. J’ai eu le privilège de connaître quelques grands magistrats et de parler avec eux en toute liberté. Jamais je n’ai eu l’impression de converser avec des gens d’un autre monde. L’un deux m’a dit en souriant : « Il ne faut pas donner plus de pouvoir aux juges, ils n’en ont déjà que trop ! » Je me rappelle pourtant aussi de cette juge, devant laquelle, avec d’autres membres d’une association qui avait porté plainte, je comparaissais tôt le matin. Quand vint mon tour, je déclarai : « Nous avons porté plainte parce que… » Elle m’interrompit sèchement : « Vous me l’avez déjà dit ! ». En fait je n’avais rien dit, mais elle était très fâchée d’avoir dû se lever tôt.

Il faut supprimer l’école de la magistrature et exiger de ceux qui veulent devenir juge qu’ils aient au moins dix ans d’expérience professionnelle dans un autre domaine. Certains avocats sont devenus d’excellents juges, et certain juges de brillants avocats. Tout n’est donc pas perdu. Il reste pourtant l’essentiel : rétablir la morale publique. Le civisme est une qualité admirable. Il consiste à privilégier l’intérêt public et non les intérêts privés. Mais les intérêts du peuple ne doivent pas être écartés au profit de ceux d’une caste dirigeante. Rien de cela n’est difficile à comprendre, même si c’est difficile à faire. Il y faut des exemples. La France a l’occasion, avec l’embastillement de Sarkozy, d’en avoir un qui l’interpelle. A elle d’apporter une solution digne d’une démocratie. Et de se souvenir de ce mot de Clemenceau : « L’arbitraire ne peut s’arrêter sur sa pente ». Il faut donc l’arrêter.

J’ai aimé la société dans laquelle j’ai grandi. Elle était loin d’être parfaite, mais on respectait les élus. Encore aujourd’hui, les 36 000 maires de France restent des personnages dignes de représenter les citoyens. La France a encore les moyens de se respecter et de respecter ses citoyens. Encore faut-il le vouloir. Et le vouloir en nombre. Un grand mouvement peut naître. Puisse-t-il prospérer pour que tous ensemble nous criions à nouveau « Vive la France ».

Claude Reichman

       

       

             

 

          

          






 

               

 

         

 

 



    

     

                     

 


           

     

         

  


            

           
 


                       












 

             

                


 

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