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4/11/13 | Jacques Schuster |
La décomposition rapide de la
France va entraîner l'ensemble de l'Europe vers le bas ! Notre voisin languit depuis des années, mais la société française n'est pas prête au changement. Chaque faillite est acceptée. Le pire c’est que les Français vont nous entraîner dans leur chute. Les États peuvent-ils échouer ? Sont-ils en mesure de se rendre compte que finalement il n’y a plus une pierre à retourner ? (1) Serait-il possible que la phrase d’Hölderlin soit erronée : « Quand il y a un danger, les secours s’organisent. » Mais que faire si l'état d’urgence est décrété et que les aides sont absentes ? Qui regarde la France de l’autre rive du Rhin est saisi d'horreur. Ce pays qui croupit depuis des années est en voie de décomposition rapide. Depuis près d'une décennie, les experts ont mis en garde la France contre sa relégation, mais rien n’a changé. Vous pouvez constater le champ de ruines qui ne cesse de s’agrandir. La France ne tremble pas en dépit du fait que depuis 2009, plus de mille usines ont fermé (la plus récente étant celle de Peugeot, à Aulnay, qui a arrêté sa chaîne de production la semaine dernière) ! Chirac et Sarkozy n’ont fait aucune réforme sérieuse Il y a sept ans, le philosophe Pascal Bruckner avait dit à ses compatriotes que la France devenait progressivement lilliputienne. Comme ils ne voulaient pas entendre la vérité, ils s’enfermèrent dans une « combinaison unique d'arrogance et de haine de soi ». Mais très peu de ses compatriotes entendirent l'appel de Bruckner et très peu aussi sont ceux qui étaient prêts à accepter des changements drastiques. (2) Il y a seulement un terrain sur lequel la société française est sortie brusquement de sa léthargie. Il s’agit d’un mouvement de révolte arborant un bonnet rouge au lieu du bonnet phrygien mais qui reprend la même antienne que celle des révolutionnaires sur les barricades : « Liberté, Égalité, Fraternité », mais, en réalité, leur message est le suivant : « Prudence, prévoyance et protection de nos emplois. » Les récentes manifestations en Bretagne attestent que les agriculteurs et les camionneurs ont réussi leur pari de renverser l'écotaxe que la capitale voulait lever pour remplacer les poids-lourds par des trains. Il ne semble pas que le président Hollande soit capable de briser la force des contre-révolutionnaires. Pourquoi devrait-il être plus fort que ses prédécesseurs Chirac et Sarkozy qui ont fait si peu ou rien pour réformer en profondeur ce pays ? (3) La dette française va bientôt dépasser le seuil critique de 100 % du PIB Le pays coule et la seule chose qui augmente est le chômage, qui s’établit à 11% pour la population active et à 26 % chez les jeunes. La dette s'élèvera à 95 % du produit intérieur brut à la fin de l’année. Le manque de ressources financières conduit Paris à réduire son investissement dans la recherche à 2% alors que Berlin y consacre 4%. Par ailleurs, les exportations ont chuté de 20 % depuis 2005. L'OCDE a mis en garde contre le danger que Paris court à subventionner les industries les moins avancées. La France n'est plus en mesure de continuer dans cette voie sans issue. Mais toute faillite, tout licenciement, ou toute mauvaise nouvelle est acceptée comme un coup du sort. Contre cet état d'esprit on ne peut rien faire. « Aucune force ne peut agir contre l’esprit destructeur d’une nation si elle n’est pas elle-même inconsciente ou morte », disait Hegel. C’est une mauvaise chose car les Français vont finalement tirer vers le bas toute l'Europe. (4) Jacques Schuster Notes du traducteur (1) Ce n’est pas l’opinion du gouvernement socialiste, qui invente chaque semaine une nouvelle taxe en espérant revenir, un jour, à la barre mythique de 3% de déficit budgétaire comme s’y est engagé le ministre de l’économie Pierre Moscovici (un ancien énarque) auprès de la Commission européenne. (2) La potion libérale est toujours refusée par les docteurs Knock sortis de l’ENA qui sont aux commandes de l’économie française depuis 1974 avec le succès que l’on connaît. Aucun budget n’a été équilibré depuis leur accession au pouvoir. Nous doutons que leur maître à penser, Lord Keynes, approuverait leur politique de relance par le déficit budgétaire qu’ils mènent inlassablement depuis quarante ans. (3) C’est la question que la « fausse droite » UMP aurait dû se poser quand elle était au pouvoir. (4) Un sondage d’IFOP, commandé par Le Journal du Dimanche, montre que 91% des Français ne sont pas satisfaits de la politique du président, 40% demandent un changement de sa politique et 30% de son gouvernement. Ce sondage est consternant car il prouve, une fois de plus, que les Français misent toujours sur un changement de tête pour faire des miracles plutôt que sur un remplacement de son modèle collectiviste qui nous conduit à la ruine, à la guerre civile, et à la fin de l’Union européenne comme le craignent les Allemands qui sont su se réformer à temps. La France ne sait pas se réformer en paix, elle ne fait que des révolutions sanglantes quand la pression devient intenable. On approche rapidement de ce seuil de non-retour. Le gouvernement socialiste en est-il conscient ?
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