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10/5/08 | Claude Reichman |
Un séisme se prépare Malgré leur nette victoire aux élections municipales du mois de mars
dernier, les socialistes n’ont pas le moral. Ils savent pourtant qu’ils ont
les meilleures chances de remporter l’élection présidentielle de 2012, tant
l’échec de Nicolas Sarkozy semble d’ores et déjà patent. Mais, comme l’écrit
l’éditorialiste du Monde, Michel Noblecourt, le nouveau premier
secrétaire du PS, qui sera élu le 13 novembre 2008, devra « conjurer l’idée
qu’une fois encore les socialistes risquent de perdre leur âme en revenant
au pouvoir en 2012, tant la situation économique et sociale sera rude ». Il y a toutefois quelque chose de surréaliste à aligner des dates aussi éloignées. C’est pourtant celles qui font les jours et les nuits de la classe politique. Pour cette dernière, les affaires du pays suivent un long fleuve tranquille que secouent à intervalles réguliers des épisodes électoraux aux résultats fort prévisibles. Mais ce qui marche de moins en moins dans cet immuable scénario, c’est la distribution des rôles. On se trouve en effet dans un spectacle où tous les acteurs jouent à contre-emploi. Dans le bon vieux théâtre classique, la droite fait des économies et la gauche dépense. Mais que peut bien faire la gauche si la droite se montre incapable de renflouer les finances du pays ? Or c’est précisément sur ce terrain que se situe l’échec de Sarkozy. Avec une incompétence rare, il continue de croire - avec l’aide de mentors aussi incompétents que lui - que ce sont les dépenses publiques qui font la croissance, une idée que tous les socialistes européens eux-mêmes ont abandonnée. Le président français conduit donc son pays vers une catastrophe dont le parti socialiste n’a pas la moindre envie d’hériter. Bien entendu, le plus probable, pour ne pas dire la certitude, c’est que l’aggravation de la situation économique et sociale aura des conséquences politiques qui bouleverseront la donne habituelle. Un séisme se prépare qui verra de nouveaux responsables, issus du peuple, remplacer les gérants faillis du système. Mais cela ne se fera pas sans de fortes convulsions, qui retarderont à coup sûr le redressement de la France. C’est la raison pour laquelle la Révolution bleue invite tous les patriotes qui n’en peuvent plus de voir leur pays dériver comme le chien crevé au fil de l’eau à se préparer d’ores et déjà à prendre leurs responsabilités. Car une majorité de Français comprend aujourd’hui qu’il est beaucoup plus tard que les politiciens ne le pensent et qu’a commencé déjà de se jouer le dernier acte d’une pièce qui n’a que trop duré. Claude Reichman
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