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31/12/22 | Claude Reichman |
La France doit se reprendre !
Parmi les vœux que nous formons tous pour notre pays, il en est un qui devrait faire l’unanimité, tant les opinions convergent pour se désoler de l’effondrement de la France. Ce vœu n’est en fait que l’expression de la volonté de vivre, que tous les humains ont en commun, mais qu’ils ne traduisent pas toujours en actes. Oui, la France doit se reprendre. La France a commis une grande faute, qu’elle paie aujourd’hui au prix fort. Elle s’est laissé entraîner dans une spirale dont elle n’avait en fait nul besoin. L’empire romain a distribué du blé à tous les paysans qui avaient quitté la terre pour la ville de Rome parce qu’ils ne pouvaient plus subsister sur leur ferme, étranglée par l’appétit insatiable de l’empire. Rome n’avait pas le choix. Une révolte de la faim aurait eu raison d’elle. Mais la France ? A la Libération, les Français étaient pauvres. Mais ils étaient pleins d’ardeur pour reconstruire le pays. Une aide de circonstance pouvait se justifier, mais certes pas un nouveau système de vie passant par une assistance de chaque instant. Bien entendu, le nouveau système n’entra en vigueur que progressivement et sous des dehors vertueux. Il fallait permettre aux Français de se soigner, d’avoir une retraite, et d’élever une famille. On reconnaît là les trois branches de la Sécurité sociale. On peut aussi y reconnaître la main du parti communiste, fort de plus de 28 % des voix (et armé, comme le fit observer le général de Gaulle à un visiteur). Mais il y avait aussi 72 % des Français qui n’étaient pas communistes et qui ne voulaient en aucune manière vivre dans une « démocratie populaire », nom dont les communistes avaient baptisé les dictatures qu’ils créaient dans la partie de l’Europe que l’armée rouge occupait. Mais la vertu a ceci de pernicieux qu’elle peut tromper les plus lucides des citoyens en leur faisant croire que son déploiement n’est fait que pour leur bien. Aujourd’hui, alors que nous allons nous engager dans l’an 2022, le budget social de la France est égal au budget militaire des Etats-Unis ! Avec ce budget, l’Amérique protège le monde libre. Avec le même budget, la France s’enfonce et toutes ses structures s’effondrent les unes après les autres. Nous n’avions nul besoin de ces prélèvements gigantesques sur l’activité économique. Le général de Gaulle disait : « La Sécurité sociale, c’est bon pour un million de pauvres types ! » Que n’a-t-il mis ce précepte en vigueur quand la Sécurité sociale a commencé son périple déficitaire. Georges Pompidou, alors premier ministre, confia à Jean-Marcel Jeanneney le soin de prendre des ordonnances qui devaient conduire la Sécu à l’équilibre. Elles ne la conduisirent qu’a d’autres déficits, et il en fut ainsi de tous les plans de « redressement » qui se sont succédé jusqu’à aujourd’hui. Non, nous n’avions aucun besoin de cette débauche de dépenses incontrôlées et de pertes abyssales. La Sécurité sociale se décline, pour l’essentiel, en deux assurances : assurance maladie, assurance vieillesse, et en une allocation dite familiale. Les deux premiers régimes doivent fonctionner comme les assurances qu’ils sont, et le troisième dépend de choix politiques libres et révocables. Rien n’empêchait donc la France de faire un choix assurantiel pour la Sécurité sociale et de l’assortir de dispositifs d’aide pour les moins favorisés. Au lieu de cela, le système communiste l’a emporté, et a emporté la France avec lui dans le gouffre où elle agonise. Ce fut bien un choix politique, et une grande victoire pour le parti communiste, qui l’a célébré en disparaissant. On n’avait plus besoin de lui, ses idées régnaient sur la France. Alors puisque les choses sont claires, pourquoi les gouvernements français successifs refusent-ils d’appliquer la mise en concurrence de la Sécurité sociale, décidée par le traité européen de 1986, qui la ramènera à l’équilibre et cessera de faire plonger notre économie dans l’abîme du sous-développement ? Il n’y a pas de réponse sérieuse à cette question, car l’attitude des politiciens français s’apparente à celle des habitants du royaume qui ne voyaient pas que le roi était nu. Il fallut, chacun le sait mais n’en tire pas de leçon, un enfant pour faire éclater la vérité. La France, pour se reprendre, n’a besoin que d’un coup de fouet : celui que donnera à notre économie la fin de la torture sociale que lui inflige le communisme. Cette révolution se fera sans effusion de sang et même sans violence. Il y suffit d’une simple phrase : vous êtes libres ! Claude Reichman
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