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4/9/21 | Claude Reichman |
Seule la liberté peut empêcher la catastrophe !
L’idée du pass sanitaire n’est pas née du hasard. Elle est le fruit d’une évolution inexorable de la contrainte que l’Etat fait peser sur le citoyen. Il y a des pass en profusion dans notre société. Vous n’entrez nulle part sans qu’on vérifie si vous en avez le droit. Et ce droit vous est chichement et partout mesuré. Seuls ceux qui agissent illégalement le font en toute liberté … jusqu’au moment où on les emprisonne. Et quand l’Etat avoue son impuissance à faire respecter les interdits, on est au bord de l’effondrement de la société. Tel est le cas en France. A force de refuser la liberté aux citoyens, l’Etat en a fait des ennemis, ou au moins et en tout cas des spectateurs passifs de la vie démocratique. Pourtant les républiques qui se sont succédé depuis la Révolution ont toutes affirmé le principe de la liberté. La Ve République ne fait pas exception à la règle puisqu’elle a fait figurer au somment de sa Constitution la déclaration des droits de l’homme de 1789, qui est un hymne à la liberté. Mais à chaque fois qu’un citoyen en appelle à ce principe contre telle ou telle mesure gouvernementale, il est débouté par la justice, qu’il s’agisse d’un banal tribunal, de la cour de cassation, du conseil d’Etat ou du conseil constitutionnel. Les principes sont les principes, vous répond-on, mais les réalités sont différentes. Voilà comment les Français ont fait une révolution pour rien, et voilà pourquoi ils sont condamnés à la refaire. Le mythe de Sisyphe en quelque sorte ! Les actuelles manifestations contre le pass sanitaire sont si paisibles qu’un internaute a pu faire remarquer à ceux qui défilent dans les rues de la capitale que leur procession n’est au fond qu’une visite des monuments de Paris. Et de s’interroger : « Où est la foule en colère ? ». Bonne question, comme on dit sur les plateaux de télévision, et à laquelle on se garde bien de répondre. C’est pourtant la vraie question. Face à un pouvoir à la faiblesse insigne et qui ne dispose en tout et pour tout que de 250 000 policiers et gendarmes pour maintenir le régime, on se dit qu’une vraie colère populaire devrait suffire à faire bouger les choses dans le sens de la liberté. Tel n’est, jusqu’à présent, pas le cas. On se demande vraiment pourquoi. La réponse réside certainement dans les transferts sociaux, qui à défaut de permettre le renouveau économique de la France, puisque bien au contraire ils enfoncent notre pays dans une crise sans fin, anesthésient les citoyens en garantissant la plupart d’entre eux contre la misère. Les réseaux sociaux font le reste en permettant à n’importe qui de se défouler. Bref on est capable en France de défiler, mais au fond c’est pour mieux se défiler ! Mais ce serait pure inconscience d’imaginer que le fond de colère a disparu. Il est là comme un nuage explosif, qui ressemble à une sorte de léger brouillard sentant vaguement l’essence, flottant sur nos cités et auquel on s’est si bien habitué que plus personne ne fait la différence avec l’air pur de nos montagnes. Il y a pourtant une différence, et elle est de taille. Ce n’est pas dans la montagne qu’aura lieu la révolution, mais bien dans nos villes. Contrairement à ce qu’affirme M. Macron, il y a un argent magique. C’est celui que les banques centrales déversent dans l’économie. Les économistes Carmen Reinhart et Kenneth Rogoff ont écrit dans leur ouvrage « This Time is Different » : « Ce qu’on constate de manière répétée dans l’histoire des crises financières, c’est que lorsqu’un accident menace de se produire, il finit par se produire. » Tout semble nous conduire aujourd’hui vers une crise financière de très grande ampleur qui déstabilisera toutes les sociétés modernes et leurs sources artificielles de prospérité. Mais aussi, en vertu de la théorie de « l’effet papillon », le plus minime des incidents à l’autre bout du monde peut provoquer une catastrophe chez nous. Tout dépend de la concentration des causes et du caractère explosif de cet assemblage. Le monde est instable. La France est hautement instable. La seule véritable précaution que l’on peut prendre est la restauration de la liberté, comme l’ont voulu les pères de la Révolution. La liberté libère les esprits et les rend aptes à agir dans le sens des intérêts communs de leur civilisation. Sinon, c’est l’esclavage qui gagnera. Par chance pour l’humanité, il suffit parfois d’un seul ou de quelques-uns pour montrer la voie à tous. Je connais personnellement quelques-uns de ceux-là. Tout n’est pas perdu ! Claude Reichman
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