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4/1/24 | Claude Reichman |
Si les cons voulaient bien s'arrêter un moment ! Je me range évidemment dans ce dernier groupe. Et les évènements récents
ne sont pas de nature à me faire changer d’avis. Partout où il y a du
pouvoir, il y a des abus. Voyez la destruction de l’industrie automobile
européenne. Elle est due aux mesures décidées par la Commission de Bruxelles
qui s’est alignée sur les délires des écologistes. Les hauts fonctionnaires
européens ont même réussi à obliger Volkswagen à fermer des usines, ce qui
n’était jamais arrivé. L’être humain aime la liberté, mais il supporte mal celle d’autrui. S’il est intelligent, il trouvera un compromis entre les deux et vivra en paix. S’il est de nature autoritaire, il voudra imposer des mesures qu’il croit fortes et qui ne sont que stupides, et il fera le malheur de ses semblables. C’est la raison pour laquelle ceux qui sont placés à la tête des peuples doivent lutter pour que se créent des normes empêchant l’extension du pouvoir des gouvernants. En se fondant sur un principe qui n’est jamais contredit, celui de l’expansion cancéreuse de toute autorité constituée. L’exemple le plus éclatant de l’abus d’autorité s’est produit à l’occasion de l’épidémie de covid dans les pays développés. La plupart d’entre eux ont mis en œuvre toute une batterie d’interdictions qui ont paralysé l’activité. Les pays en voie de développement (on ne dit plus sous-développés) y ont échappé par la vertu de leurs administrations défaillantes, qui n’ont même pas essayé d’interdire quelque chose. Et tout cela parce que, dans les pays occidentaux, on a eu une peur panique de la peste, qui certes avait sévi au Moyen Age mais qui ne se manifestait plus que dans le roman d’Albert Camus. Or seules les personnes âgées et malades sont mortes du covid, alors que les populations jeunes ont été vaccinées inutilement et non sans risques d’effets secondaires, et que l’économie a subi des destructions qu’on aurait dû éviter. Lors de ses vœux, M. Macron s’est félicité des mesures qu’il a prises lors du covid pour atténuer la crise économique qu’il avait lui-même provoquée. Personne, dans la classe politique, n’a osé lui répondre qu’il se comportait comme l’arroseur arrosé. Peu importe. Le président de la République ne préside plus grand-chose et ses jours au pouvoir sont comptés. Mais ceux qui aspirent à lui succéder n’ont pas la moindre idée de ce qu’il faudrait faire. Ils n’ont d’ailleurs pas la moindre idée du tout. Quatre premiers ministres ont été en fonction en 2024. Aucun d’eux n’a émis le moindre propos novateur. Et la fête va continuer en 2025, à moins qu’un coup de grisou ne fasse sauter la mine. Les gouvernants de notre époque ont la malchance de vivre sous le regard permanent des caméras. Ils ne sont plus que les acteurs de films de série B diffusés jusqu’à la nausée par une infinité d’écrans dans la monde. Ils n’ont pas cinq minutes dans la journée pour essayer de réfléchir. Alors ils n’agissent pas, ils réagissent. Habilement parfois. Le plus souvent très mal. Nous vivons le siècle des acteurs. Nous vivons aussi le siècle des foules. Or chacun sait depuis les ouvrages de Gustave Le Bon qu’une foule d’académiciens ne réagit pas autrement qu’une foule d’analphabètes. L’intelligence a du mal à se frayer un chemin au milieu d’un océan de réactions hasardeuses qui sont le quotidien du monde actuel. La bonne gouvernance est devenue un pari. Perdu le plus souvent. Mais le devoir de tout homme responsable est de combattre inlassablement l’absurdité régnante. Avec le mince espoir de gagner un jour. « Au secours, les cons nous cernent ! », s’écriait Henri Jeanson. Heureux homme à qui on laissait la parole. Aujourd’hui les cons agissent en toute tranquillité. Et personne dans les médias n’ose dire qu’ils sont cons. Mais le problème n’est pas qu’ils soient cons. C’est qu’ils se croient aptes à gouverner. Les géants de l’histoire étaient plutôt modestes, même s’ils se tenaient droit. Car ils étaient cultivés. Et qu’apercevant leurs limites, ils s’efforçaient d’en élargir le champ par des efforts héroïques sur eux-mêmes. A présent, tout effort est proscrit car finalement inutile. Jusqu’au jour un homme sorti du rang et ignorant des arts du paraître bousculera toutes les barrières et redonnera à chacun le courage de vivre dignement. On a envie d’ajouter « ainsi soit-il », car au fond il s’agit d’une prière. Claude Reichman
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