Face à une telle situation, on aurait pu espérer un peu de lucidité et de courage de la classe politique. Il n’en est rien. Elle ne pense qu’à prendre ou garder le pouvoir et à se distribuer les postes. On aurait pu espérer aussi un peu de lucidité et de courage de la classe médiatique. Il n’en est rien non plus. Elle ne pense qu’à se faire bien voir des gouvernants d’aujourd’hui ou de demain et bannit férocement de ses colonnes et de ses antennes ceux qui tentent de dire la vérité aux Français.

Cette double trahison conduit notre pays à un naufrage collectif, comme il en a peu connus dans son histoire.

Si l’on fait l’inventaire des candidats à l’élection présidentielle, du plus petit jusqu’au plus grand, on doit constater que pas un seul ne pose les vrais problèmes et, par voie de conséquence, ne propose les bonnes solutions. Ce n’est que verbiage et incantations, comme s’ils étaient les sorciers d’une société primitive chargés de faire tomber la pluie !

Bien entendu, la pluie ne tombera pas et la terre de France continuera de se crevasser, laissant ses malheureux habitants mourir de faim.

Qu’est-il donc arrivé à notre peuple, lui qui passait pour le plus intelligent de tous, le plus entreprenant, le plus courageux ? Qu’est-il advenu de la furia francese qui renversait tous les obstacles ? Cette masse hébétée, c’est donc cela aujourd’hui le peuple de France ?

Je suis pour ma part convaincu qu’il va finir par se réveiller. Tout simplement parce qu’un grand peuple ne dort vraiment qu’à sa mort. Et que les structures d’une société peuvent s’effondrer sans tuer ses membres, même si la catastrophe fait toujours des blessés.

La catastrophe va se produire. Plus rien ne peut désormais l’éviter, puisque nous avons collectivement choisi de nous faire soigner par de faux médecins, par des sorciers, répétons le mot, dont les danses rituelles sont filmées, diffusées, rediffusées, commentées à l’infini par des gens qui se font appeler « journalistes » et qui ne sont que des « gentils animateurs » du vaste club de loisirs qu’est devenue la France. « Mesdames et Messieurs bonsoir, y'a du soleil et des nanas, darla dirladada, et voici notre premier candidat, alors comme ça on veut devenir président, on l’applaudit très fort, darla dirladada … »
Pierre Desgraupes et Pierre Dumayet sont morts récemment, au moins ils n’auront pas vu ça !

Le général de Gaulle déplorait et fustigeait ces périodes où « la France s’abandonne ». Le mot est celui qui convient pour le temps présent de notre pays. Mais il n’est pas de lâcheté, pas de veulerie qui ne finissent par se payer. Alors s’ouvre à nouveau le temps du courage. Et comme par miracle, la pluie salvatrice vient enfin irriguer la terre et faire espérer la moisson.

Claude Reichman
Porte-parole de la Révolution bleue.