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21/1/13 | Maxime Tandonnet |
Le grondement sourd de la révolte ! Les lendemains de la manifestation du 13 janvier ont montré une France plus déchirée qu’elle ne l’avait jamais été au cours des dernières décennies, en pleine « guerre civile froide». Le profond mépris d’une caste dirigeante qui rassemble les militants dits « de gauche », du monde associatif, les médias, les élites branchées parisiennes, contrôlant aujourd’hui tous les leviers de pouvoir et d’influence, s’est exprimé sans aucune limite. Un article publié par une parlementaire de la majorité reflète admirablement la morgue de ce milieu, et encore n’est-ce qu’un exemple parmi tant d’autres : « La France réactionnaire a arpenté Paris en masse … Une France réactionnaire – surtout en retrait des grandes agglomérations. La France recroquevillée… …Bientôt l’Église fermera boutique… C’est par l’effet de ce même conservatisme que cette France-là a peur de l’Autre, un Autre qui peut être, au choix, l’étranger, l’immigré, l’Arabe, le musulman, le gay, le Rom, mais aussi le voisin, la femme de ménage, ou le petit jeune qui passe en mobylette… Et c’est par l’effet de ce même conservatisme qu’elle continue à redouter la mondialisation, comme elle a abhorré dans le passé le cosmopolitisme. » Pourquoi donc lésiner sur la caricature, le cliché et la tarte à la crème
? Tous les coups sont permis pour abattre l’ennemi! Son compte est bon :
mort à la France « moisie », la France non parisienne, la France provinciale
ou rurale, la France travailleuse, ouvrière et paysanne, de tradition
chrétienne, la France d’en bas, la France profonde, « cette France-là » qui
les révulse tant… D’ailleurs, la répétition de l’insulte de base, «
réactionnaire », nous rappelle la belle époque des totalitarismes
triomphants. Mais qu’ont-ils donc à gagner à dresser ainsi,
artificiellement, une France contre une autre? Il est absolument sidérant que les résultats de cette enquête
n’interpellent pas davantage les élites politiques, ces dernières ne
manifestant aucune velléité d’autocritique. Le sentiment d’une fracture
irrémédiable, croissante entre le peuple et ses élites est la cause de
toutes les révolutions. Il n’y a qu’une façon d’en sortir pour éviter que la
guerre civile froide ne dégénère en un véritable conflit ouvert: rendre le
pouvoir au peuple, à travers le recours au référendum et le renouveau de la
démocratie représentative.
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