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8/3/12 Maxime Tandonnet
       Immigration : passer des paroles aux actes !

Nous assistons peut-être, en ce moment, à un tournant idéologique en matière d’immigration.

Le président de la République veut réduire de moitié le flux annuel de 180 000 migrants, comme il l’a annoncé mardi soir. Jamais il n’avait été aussi loin. Plus surprenant: François Hollande déclare lui-aussi, mercredi, “qu’il y a nécessité de réduire ce nombre”. C’est inattendu. On est loin des propos de Martine Aubry, ministre, qui affirmait en 2001: “La France est en mesure d’accueillir de nouvelles vagues migratoires.”

Cette évolution évidente des mentalités (je ne parle pas des politiques), au-delà des clivages droite-gauche, nous la devons beaucoup à des intellectuels courageux et isolés qui ont décidé, malgré les persécutions morales dont il ont fait l’objet, de dire la vérité, comme Malika Sorel, Mme Tribalat, Gilles Kepel, Hugues Lagrange, Ivan Rioufol, contre combien de donneurs de leçons prétentieux, enivrés d’angélisme…

Mais les paroles ne suffisent pas et ne servent à rien si elles ne sont pas suivies d’actes, de décisions politiques. De la part de M. Hollande, il y a une contradiction dramatique entre la volonté affirmée de maîtriser l’immigration et la proposition de régularisation sur de larges critères, comme il l’a annoncé. Hier à la radio, il se refusait absolument à donner un chiffre. Je n’ai guère de doute pour ma part qu’une régularisation telle qu’il la prévoit, toucherait 100 000 à 200 000 personnes et entraînerait un afflux supplémentaire direct d’au moins autant de migrants.

Quant à réduire le flux de moitié, cela suppose des réformes fondamentales et une rigueur drastique, passant par une stricte limitation des régularisations, un assouplissement du système Schengen avec le rétablissement possible des contrôles aux frontières en cas d’afflux migratoire, une lutte résolue contre les abus en matière de visas, d’asile et d’immigration familiale, la reconduite à la frontière des migrants clandestins et des auteurs d’actes de délinquance. C’est possible, mais au prix d’une volonté politique sans faille.

Les paroles, si elles ne sont pas suivies d’actes, ou si elles donnent lieu à des décisions contradictoires – comme une large régularisation quand on dit vouloir réduire le flux - sont toujours vécues comme une trahison par les électeurs et se payent à moyen terme par une montée du dégoût et le recul de la démocratie.

Maxime Tandonnet

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