Immigration : ce que nous disent les
statistiques !
Les statistiques de l’immigration n’ont rien de secret, rien de tabou ou de
confidentiel, contrairement à ce qu’on entend dire parfois. Certes le sujet
est délicat. Il faut lutter en permanence contre deux tentations opposées:
celle d’exagérer les chiffres à des fins de sensationnalisme électoral, et
celle de les minimiser dans le but tout aussi idéologique de neutraliser la
question de l’immigration. Le présent article n’a aucune autre motivation
que le souci de transparence et d’honnêteté.
1)-En France
Le nombre total des immigrés présents en France (au sens de l’INSEE,
étrangers + personnes naturalisées) : 5,2 millions de personnes en 2008,
pour 4,3 millions dix ans auparavant.
Le nombre des personnes ayant au moins un parent issu de l’immigration : 6,5
millions (INSEE).
Ainsi, au total, selon l’INSEE, 11,7 millions de personnes sont immigrées ou
issues de l’immigration par un de leurs parents, dont environ la moitié
d’origine européenne.
Au-delà, en remontant plus loin dans le temps, on estime qu’un quart des
Français ont au moins un grand parent immigré.
Le nombre des nouveaux migrants, en flux annuel, avait fortement augmenté
entre 1995 et 2003, passant de 125 000 à 256 600. Cette évolution est sans
doute due, au moins en partie, aux conséquences de la régularisation massive
de 1997 et 1998 qui a déclenché un véritable appel d’air (sources : Rapport
annuel au Parlement).
Ce nombre est désormais à peu près stabilisé, depuis 2004 autour de 180 à
190 000 chaque année, dont 70 000 étudiants, 25 000 professionnels, 80 000
au titre de l’immigration familiale. Environ la moitié provient du continent
africain. Une partie retourne spontanément dans le pays d’origine au bout de
quelques années, notamment parmi les étudiants, mais on ignore la part
réelle des retours ce qui empêche de calculer « le solde migratoire »
(entrées-départs).
(La baisse entre 2003 et 2004 s’explique en partie par la fin de la prise
en compte des Européens dans les statistiques de l’immigration, imposée par
le droit européen).
De plus, le nombre annuel de demandeurs d’asile (personnes entrées en France
qui sollicitent le droit d’y résider à titre définitif en raison de
persécutions dont elles se déclarent victimes dans leur pays) avait explosé
entre 1997 et 2002, passant de 20 000 en 1997 à 90 000 en 2002 à la suite
d’une la loi du 11 mai 1998 qui ouvrait les conditions du droit d’asile.
Il a beaucoup diminué depuis et se situe aujourd’hui à un niveau
intermédiaire de 45 000, analogue à celui de la Grande-Bretagne ou
l’Allemagne.
10 000 de ces demandeurs d’asile obtiennent chaque année le statut de
réfugié, c’est-à-dire pour l’essentiel le droit de résider en France avec un
régime comparable à celui des citoyens français (sauf le droit de vote). On
ignore ce que deviennent les autres demandeurs d’asile : soit ils deviennent
des sans papiers en France, soit ils partent tenter leur chance ailleurs.
Le nombre de reconduites à la frontière, ou renvoi dans leur pays de
migrants en situation irrégulière, est passé de 10 000 en 2002 à près de 30
000 en 2008, comme en 2009 et en 2010. Il a donc été multiplié par trois en
quelques années.
Le nombre de filières démantelées par la police (réseaux criminels qui
organisent l’immigration clandestine) a presque doublé en deux ans passant
de 100 en 2008 à 183 en 2010.
L’aide médicale d’Etat dont bénéficient les migrants en situation
irrégulière (seul indicateur du nombre de migrants illégaux présents sur le
territoire) environ 200 000 en moyenne.
Le taux de chômage des étrangers non communautaires en France est de 23,5%
en 2009 (INSEE) pour un taux de chômage moyen sur le territoire français de
9%.
2) En Europe
Le nombre d’étrangers non communautaires dans l’Europe à Vingt-Sept est
passé de 16,2 millions en 2003 à 19 millions en 2008. L’Europe accueille
chaque année 1,62 millions de nouveaux migrants + 240 000 demandeurs
d’asile. Le nombre des migrants illégaux dans l’Union européenne est évalué
entre 2 et 3 millions (sources : Eurostat, Commission européenne).
Maxime Tandonnet
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