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9/9/23 Claude Reichman
     

                 

              Nous n’aurons pas longtemps à attendre ! 

Curieux pays que la France. Si fière d’elle-même et si acharnée à se ridiculiser et à se nuire. Vraiment, nous avons un problème. Au stade de France, en ouverture de la coupe du monde de rugby, nous avons eu droit à une saynète ridicule avec un acteur orné d’une casquette (un Français quoi !), et à une Marseillaise massacrée par une chorale d’amateurs. Et tout çà alors que nous avons une garde républicaine qui est ce qui se fait de mieux au monde et des supporters qui adorent chanter en chœur au son des trompettes ? Heureusement, nos rugbymen ne se sont pas mis à l’unisson de la médiocrité et ont vaincu les terribles All Blacks, un peu émoussés mais toujours redoutables.

Pour le reste, c’est exactement la même chose. Nos médias et nos politiciens sont obsédés par le climat (au moins en paroles), alors que nous ne polluons pratiquement pas, ayant sacrifié nos usines à la Sécurité sociale. Notre industrie automobile va devoir se mettre au tout électrique, de façon à permettre aux Chinois de la réduire à néant, et la Commission européenne va mettre la touche finale à la crise du logement en rendant indésirables les « passoires thermiques » qui, si peu protectrices qu’elles soient, nous permettent encore de ne pas habiter dans la rue.

Et c’est sans parler de notre dette. Les Français détenteurs d’une assurance vie peuvent se préparer à n’être jamais remboursés, car les banques et les assurances qui les leur ont fait souscrire ont immédiatement versé leur pécule à l’Etat qui en avait le plus grand besoin pour dépenser sans compter. En échange un petit bout de papier leur fait croire qu’ils ont encore des droits sur leur argent. Bien entendu les prêteurs étrangers, eux, seront remboursés, car sinon c’en est fini des emprunts français. Ainsi va la confiance dans un monde où elle est toujours trompée.

On ne s’étonnera donc pas de la bordée de sifflets qui a accueilli Macron au stade de France. Ne pas le siffler eût été une insulte à la nation. Après tout ce qu’il leur a fait, c’était bien le moins que les Français pouvaient se permettre. On vante la Constitution de la Ve République qui confère au pouvoir une grande stabilité. A ceci près que c’est la stabilité de la déconfiture. Le général de Gaulle en était bien conscient qui, quand il sentit que la confiance du peuple se dérobait, fit en sorte de lui permettre de s’exprimer et tira la leçon du désaveu en quittant le pouvoir. Les sondages donnent à Macron un conseil identique. 74 % des Français veulent un référendum sur les retraites, autant sur l’immigration, 70% affirment que le président n’est pas ouvert au dialogue et 76% qu’il n’est pas proche des préoccupations de Français (sondage Odoxa, Le Figaro). Et malgré cela, Macron ne rêve que d’un troisième mandat !

Macron est usé jusqu’à la corde. Il n’y a plus rien à attendre de lui, sauf de nouvelles erreurs, et encore plus de déclarations intempestives. La Belgique a démontré récemment qu’un pays peut vivre une année sans gouvernement. Mais pas quatre ans ! Alors que faire ? Rien d’autre qu’une pression telle qu’elle deviendra irrésistible. Il y faudra autant de détermination que de patience. Mais c’est ainsi. Un pays n’est pas un bolide de course. Il lui faut du temps pour se mettre en mouvement.

Mais surtout il faut qu’enfin nous réfléchissions sur la façon dont nous voulons vivre. Notre pays est bardé d’institutions politiques et sociales qui le paralysent. Une assemblée nationale de 200 députés serait bien suffisante et surtout permettrait aux parlementaires de s’épanouir et de se préparer à gouverner le pays. Le système de retraite est une folie dans une économie mondialisée. Il stérilise chaque année 350 milliards d’euros qui, avec une retraite par capitalisation, enrichirait le pays en favorisant l’investissement. Et surtout la retraite devrait rester individuelle et accompagner le cotisant pendant toute sa vie active, quelles qu’en soient les modalités. « Enrichissez-vous par le travail et par l’épargne. » Près de deux siècles après que Guizot eut formulé cette injonction, il est temps de lui donner vie. Pour le plus grand bien du peuple et de la France.

 

Les conseils ne manquent pas à la France. Mais il n’y a pas grand monde pour les mettre en œuvre. Le blocage est le fait d’un Etat qui prélève les deux tiers de la production du pays et qui fait en sorte que rien ne puisse se faire sans lui. Et encore moins contre lui. La réduction de ses dépenses est la clef de la situation. Le seul domaine où elle puisse se faire sans difficulté est celui de la protection sociale, où tout est prêt pour le changement. Les lois sont votées, les organismes d’assurance et les mutuelles peuvent élargir instantanément leur champ d’intervention. Et les Français, individualistes comme jamais, ne rêvent que d’être leur seul maître. Alors qu’attend-on ? Peut-être un choc, qui ferait l’effet d’un révélateur. Raymond Barre aimait cette citation d’André Maurois : « Toujours l’inattendu arrive. » Je pense que nous n’aurons pas longtemps à attendre !

Claude Reichman

                


 

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