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25/4/22 | Claude Reichman |
Présidentielle : tout le monde a perdu !
Drôle d’élection vraiment. D’habitude, dans ce genre de compétition, il y a au moins un gagnant. Là, tout le monde a perdu ! Macron a beau avoir été élu, il a perdu sur toute la ligne. Le principal défi qu’il va devoir relever au cours de son nouveau mandat, c’est celui des retraites. Le régime français, fondé sur la répartition intégrale, n’a plus que 1,4 cotisant pour un retraité et vogue allègrement vers un cotisant par retraité, ce qui n’est évidemment pas viable puisque cela revient à augmenter d’une personne adulte à nourrir chaque famille française en activité. Cela ferait aisément le sujet d’une pièce de théâtre, mais pas un plan de sauvegarde des retraites. N’épiloguons pas sur la dette, l’insécurité, l’immigration etc. Tout se conjugue pour faire du quinquennat de Macron un calvaire. Et pour menacer son bénéficiaire de ne pas le terminer face à la révolte des Français devant les privations et le désordre. Marine Le Pen a fait mieux que la dernière fois, mais elle n’a une nouvelle fois pas franchi l’obstacle. Elle ne croyait d’ailleurs pas qu’elle y parviendrait et a fait tout ce qu’il fallait pour être battue. A commencer par le refus opposé à Zemmour de la moindre alliance, ce qui la condamnait évidemment à la défaite. Elle n’a non plus pas la moindre intention de se retirer de la vie politique (ce qui serait la plus élémentaire sagesse) et a même adoubé comme dauphin Jordan Bardella qui, par chance, est devenu son neveu en se mettant en couple avec une nièce Le Pen. Ainsi le petit commerce restera dans la famille. Au fait, neveu, en latin, se dit nepos. D’où le substantif népotisme. Mélenchon a réuni sur son nom une majorité de ceux qui ne s’en
sortent plus. Il les a saoulés de promesses de blocage et de
confiscations, comme si quelqu’un de sensé pouvait croire à des telles
sornettes qui ont toujours ruiné le peuple. N’étant pas en reste de
démagogie, il s’est fait le représentant des banlieues immigrées, se
moquant éperdument des risques de guerre civile qui peuvent naître quand
on monte les gens les uns contre les autres. Et comment peut-il se
regarder dans une glace, ce baratineur qui, à plus de soixante-dix ans,
n’a travaillé que deux petites années dans sa vie, vivant tout le reste
du temps d’argent public, alors que ceux qui le suivent n’ont pas un sou
vaillant en poche. Il a tout perdu lui aussi, car plus personne ne peut
le considérer autrement que comme un bateleur de foire. Jetons sur les autres candidats le manteau de Noé. Et recueillons-nous sur le tombeau du parti gaulliste et sur celui du parti socialiste, dont la disparition ne nous causera aucune peine même légère tant ils avaient abusé de leur médiocrité. Saluons toutefois le courage des Républicains qui, plutôt que d’agoniser pendant des années ont choisi de se suicider en adoubant la pire candidate qui se puisse imaginer, oratrice calamiteuse aux gestes empruntés et qui portait sur son visage les stigmates de la défaite. Nous allons vivre des évènements douloureux, qui ne s’apaiseront que quand la France aura enfin choisi un président digne de ce nom qui entreprendra à force de lucidité et de courage la mission de redressement qu’exige la situation. Mais plutôt que d’attendre l’homme providentiel, tentons de résoudre les problèmes qui sont à notre portée et qui changeront la donne. Le plus important est la réforme de notre système social, qui ruine le pays et détruit l’emploi. Il suffit d’appliquer des textes déjà votés mais devant lesquels on recule comme une poule apeurée. Cette réforme changera tout dans une société assistée. Elle redonnera vie à l’esprit de responsabilité et d’initiative, qui a déserté villes et villages depuis trop longtemps. Et le reste n’en sera que plus facile. Churchill disait : « Le succès consiste à aller d’échec en échec sans perdre son enthousiasme. » Vous me croirez si vous voulez, mais je n’ai pas perdu le mien ! Claude Reichman
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