Un juge veut m’expulser de France !
		
		Je n’imaginais pas qu’un jour un juge français me sommerait de quitter 
		mon pays.
		
C’est pourtant ce qu’a fait la présidente du tribunal correctionnel 
		de Paris lors de l’audience où je comparaissais pour avoir dit qu’une 
		loi devait être appliquée.
		
		Cette femme dont je ne connais pas le nom, puisque les juges n’affichent 
		pas leur patronyme alors même qu’ils fouillent votre vie privée, ayant 
		fait le constat que le système social français ne me plaisait pas (ce 
		qui n’était en aucun cas le sujet du procès), me dit avec une morgue 
		insupportable : « Vous pouvez partir à l’étranger. »
		
		L’exclusion et l’expulsion des contestataires est la caractéristique de 
		toute dictature. Celle qui règne en France respecte toutes les règles du 
		genre. 
		On aurait tort d’y voir un propos sans conséquences. Il s’agit au 
		contraire de ce que l’on appelle en médecine un signe pathognomonique, 
		c’est-à-dire caractéristique du mal.
		
		Quand un magistrat – fonctionnaire d’Etat – met en cause votre 
		appartenance à la nation, et donc à tous les droits qu’elle comporte, 
		c’est que le régime politique du pays a quitté le cercle de la 
		démocratie.
		
		La violence est désormais imminente. Pas celle des terroristes et des 
		casseurs. Celle de l’appareil d’Etat.
		
		Comment se fait-il que j’aie dû passer plus de quatre heures dans un 
		local de police dans le cadre d’une enquête préliminaire complètement 
		abusive puisque ne reposant sur aucun délit de ma part, puis trois jours 
		dans un tribunal correctionnel, sans davantage de motif ?
		
		Il s’agissait en fait de m’impressionner pour m’obliger à mettre un 
		terme à mon action. De ce point de vue, c’est raté. Ces pions de 
		l’appareil d’Etat sont sans pouvoir face à un homme de conviction. 
		Le seul problème désormais est le suivant : jusqu’où vont-ils aller ?
		
		Le célèbre criminologue Xavier Raufer a popularisé un adage 
		particulièrement approprié : « Les malfaiteurs ne s’arrêtent que quand 
		on les arrête ! »
		
		Il en est de même de tous ceux qui violent les lois et les droits du 
		citoyen, même s’ils prétendent agir au nom de l’Etat. Il faut donc les 
		arrêter. 
		Comment ? En les empêchant définitivement d’agir, c’est-à-dire en 
		leur arrachant le pouvoir de le faire. Leur pouvoir ne tient qu’à leur 
		irresponsabilité. Il faut la supprimer. Un agent de l’Etat, à commencer 
		par un juge, doit non seulement rendre des comptes aux citoyens, mais 
		aussi payer pour ses fautes. 
		
		L’ancien premier président de la Cour de cassation, Guy Canivet, a ainsi 
		recommandé d’exercer contre les juges fautifs l’action récursoire de 
		l’Etat, autrement dit de faire payer au juge, en monnaie sonnante et 
		trébuchante, le prix de sa faute. Cela suffira à les faire réfléchir, de 
		même qu’a été efficace à l’Education nationale le non paiement des jours 
		de grève.
		
		Au-delà, il faut exclure de la fonction publique tout agent abusant de 
		son pouvoir. Des comités citoyens doivent se constituer partout en 
		France et réclamer des comptes chaque fois qu’un abus est commis. 
		La France doit à nouveau entrer en révolution. Celle de 1789 a été 
		annihilée par la croissance cancéreuse de l’Etat. La révolution 
		d’aujourd’hui doit extirper la tumeur, autrement dit ramener l’Etat aux 
		dimensions modestes qu’il n’aurait jamais dû cesser d’avoir. « Aux armes 
		citoyens, formez vos bataillons ! » 
		Claude Reichman