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18/1/09 Bernard Martoïa

Le vandalisme de Keynes à l'épreuve des faits

En 1934 dans les toilettes d'un grand restaurant new-yorkais, un économiste enleva soigneusement une serviette de la pile à la disposition de la clientèle pour s'essuyer les mains. John Maynard Keynes renversa au sol la pile de serviettes et se mit à la piétiner sauvagement avec ses chaussures (taille 50) en disant que sa façon d'utiliser les serviettes de toilette était plus efficace que la sienne pour stimuler l'emploi dans la restauration. Plusieurs personnes ont rapporté cette histoire, notamment Ludwig von Mises et tout récemment le Wall Street Journal.

Assurant que cette histoire est vraie, elle souligne l'absurdité de la stimulation keynésienne pour relancer l'économie. Le vandalisme de Keynes n'est qu'une variante de la théorie de la fenêtre cassée qui a été dénoncée par Frédéric Bastiat et Henry Hazlitt.

Dans un village, un mauvais garçon lance une pierre sur la vitre d'un commerçant et la brise. Les villageois se rassemblent et déplorent le vandalisme du garçon. Dans l'assistance, il y a une personne éduquée qui a lu Keynes. Elle coupe la parole aux bouseux qui voudraient faire payer les dégâts aux parents du mauvais garçon : " Ce garçon n'est pas si destructeur que cela après tout. Le commerçant aura une vitre neuve à la place de l'ancienne. Avec l'argent gagné, le vitrier va s'offrir une table. Le marchant de meubles sera capable de recruter un assistant ou de s'offrir un nouveau costume, lequel profitera au marchand de vêtements. Ainsi toute l'économie locale en profitera. En fait, le geste de ce garçon est bénéfique pour la société."

Frédéric Bastiat, un économiste pestiféré, dénonça en son temps l'absurdité d'un tel raisonnement. Si le marchand doit remplacer sa vitre pour faire plaisir au Keynésien, alors il ne pourra pas engager un assistant ou s'acheter un nouveau costume. La monnaie a changé de main mais elle n'a pas créé de richesse globale. Le village a une vitre en moins. Il doit rogner sur son épargne pour la remplacer. C'est tout. Pour paraphraser Bastiat, il y a ce qu'on voit et il y a ce que les keynésiens ne veulent surtout pas voir dans leur raisonnement biaisé…

Il en va de même pour le vandalisme de Keynes dans un restaurant new-yorkais. Ses fans ont beau jeu de souligner que leur maître à penser a créé un emploi supplémentaire dans l'économie : laver et repasser les serviettes de toilette. Ils passent sous silence le fait que le patron du restaurant aura moins d'argent à la fin du mois pour recruter un serveur et étendre son business.

La fable keynésienne de l'effet multiplicateur

Maintenant, évoquons l'effet multiplicateur dont nous rebattent les oreilles les keynésiens. Avant l'arrivée de Keynes, la ville avait trois restaurants avec des toilettes et des piles bien rangées de serviettes pour la clientèle. Après la tournée triomphale de l'intéressé venu exposer ses théories, la ville est dans le même état qu'auparavant, sauf que les piles de serviettes ont été renversées et piétinées. Pour réparer les dégâts, on recrutera trois personnes de ménage avec l'argent des restaurateurs qui, à leur tour, licencieront trois serveurs. L'épargne a été détruite pour revenir au même niveau de production qu'auparavant. Où est le gain pour la communauté ?

La confusion keynésienne entre création de richesse et création d'emploi

Un patron américain se rend en Chine. Il visite un chantier. Une centaine de Chinois construisent à la pelle et à la pioche un barrage. Il fait remarquer au chef du chantier qu'avec l'utilisation d'une pelleteuse mécanique le barrage en terre serait l'affaire d'une semaine. "Mais vous n'y pensez pas monsieur, que vais-je faire de mes ouvriers?" " Ah, répond le businessman, je croyais que vous vouliez construire un barrage. Si c'est des emplois que vous voulez créer, donnez-leur à la place des cuillères !"

Que propose le président élu ? Créer trois millions d'emplois avec 600 milliards de dollars qu'il empruntera sur les marchés obligataires. C'est la même chose sauf que ce sera le contribuable américain qui paiera à la place des trois restaurateurs les frasques des Keynésiens. L'ardoise est de deux mille dollars pour chaque foyer américain qui est déjà très endetté.

Il en va de même du plan Sarkozy qui a été avalisé par le parlement croupion. Si vous voulez créer des emplois, monsieur le président, invitez les jeunes oisifs des banlieues à brûler les voitures non pas seulement le jour de l'An mais chaque premier jour de mois. Que ces jeunes, guidés par des cadres écologistes, choisissent de brûler en priorité des voitures sales et polluantes ! Proposez ensuite une prime à la casse aux propriétaires afin qu'ils se rachètent un modèle estampillé "écolo". Ainsi les usines de Renault et de Peugeot pourront remplacer leurs chaînes de montage anciennes par de nouvelles aux normes contraignantes des eurocrates de Bruxelles. Ainsi sera sauvée, monsieur le président, notre industrie automobile.

Adrian Rogers disait ceci : "Vous ne pouvez pas multiplier la richesse en la divisant. Essayer d'étendre la richesse à travers un système de redistribution n'apportera pas la prospérité. Il va seulement étendre la misère à tout le monde, quoique de façon plus équitable entre les ménages."

Bernard Martoïa

 

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