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18/1/25 | Claude Reichman |
Et si l’on disait la vérité aux Français ? Les Français épargnent le plus qu’ils peuvent. Pourquoi ? Parce qu’ils savent que leur système de retraite est mort. Pourtant il n’est bruit dans les médias que des moyens de le sauver. Alors même qu’il n’y a plus que 1,4 cotisant pour un retraité et que l’on va rapidement arriver à un cotisant pour un retraité. Ce cotisant – si vous n’avez pas atteint l’âge de la retraite – c’est vous. Quel sentiment éprouvez-vous en voyant arriver chez vous un retraité que vous allez devoir entretenir pendant au moins une vingtaine d’années, puisqu’on vit à présent jusqu’à quatre-vingts ans ? Vous vous dites que c’est impossible. Et vous avez raison. C’est pourtant ce que les « élites » de notre pays veulent vous imposer, de peur d’avoir à subir les conséquences du changement de notre système de retraite. L’effondrement de nos retraites est un drame national. Et il faut le traiter comme tel. La France a vécu 80 ans dans une escroquerie à la Madoff. Les premiers retraités de cette époque ont bénéficié d’un nombre impressionnant de cotisants, puisqu’il y avait au début jusqu’à dix contributeurs pour un allocataire, et progressivement le rapport s’est étiolé jusqu’au désastre actuel, sans que jamais on ait pris la moindre mesure pour changer de système. Mais enfin pourquoi tant d’aveuglement ? Les raisons de la classe politique française sont diverses. Certains se sont obstinés dans ce système par idéologie. Pour eux, il n’était pas question de laisser les Français libres du choix de leur retraite. C’était accepter que le troupeau de prisonniers de leur système collectiviste puisse d’égayer et brouter librement l’herbe tendre des prairies sans barrières. Autrement dit c’était la fin du communisme français. Que les communistes s’y soient opposés avec la force de leurs croyances est facile à comprendre. Rien n’est pire dans une société qu’un fanatique. Mais que la majorité des élus français aient laissé faire cette ignominie est ahurissant. Alors pourquoi ? Tout simplement parce qu’ils avaient et ont encore peur. Peur d’être accusés d’avoir bradé la retraite de leurs concitoyens, alors même que tous les chiffres prouvaient que ce système n’était pas viable et courait à sa perte. Prenez-les un par un, ces élus de droite qui ont géré le désastre. Ce sont de braves Français modérés qui se sont comportés en communistes. Comment cela a-t-il été possible. Par la chape de plomb médiatique qui a empêché la vérité de se faire jour. Et par la ruse des organisateurs qui ont laissé les élus bénéficier d’une retraite confortable par capitalisation et qui les ont ainsi fait taire. S’est greffée sur ce désastre l’inconcevable attitude des gouvernements français qui ont signé les traités européens instituant la liberté de la protection sociale dans le cadre du marché intérieur communautaire, et donc la liberté de choix de sa retraite, et qui ont combattu avec fureur ceux qui prétendaient user de ces dispositions. Ils sont allés jusqu’à installer un affidé à la direction du service juridique de la Commission européenne pour faire échec aux efforts des partisans de la liberté, qui ne demandaient rien d’autre que l’application de la loi. Le résultat de ces manœuvres délétères peut s’observer aujourd’hui dans l’actualité française. La crise politique qui se traduit par la valse des gouvernements caractéristique de la 4e République est tout simplement la preuve de l’impuissance du pouvoir et de l’effondrement de la 5e République face à un problème qu’elle est incapable de résoudre, comme le fut l’Algérie pour le précédent régime. La conséquence en sera forcément l’instauration d’une nouvelle République. De nombreux soubresauts sont évidemment à prévoir. Et le déroulement paisible des évènements n’est nullement garanti. D’autant qu’il n’y a pas d’homme fort capable d’assumer énergiquement le pouvoir. Cependant il est permis d’espérer que la raison l’emportera. Le sort de la France se jouera dans les médias. C’est là que le débat doit avoir lieu. Evidemment, il y faudra un bon coup de balai. Non que les journalistes actuels soient mauvais, mais ils ont été formatés à gauche. Faisons confiance à leurs confrères de droite pour semer la bonne parole, qui sera tout simplement celle de la réalité. Laquelle finit toujours par l’emporter si un coup de force adverse ne l’en empêche. La meilleure chance de sauver les Français du désastre des retraites reste le dispositif européen. Il permet à tout Français qui le veut de s’assurer librement pour la maladie et la retraite auprès de mutuelles ou de sociétés européennes. Les plus concernés sont évidement les jeunes, qui actuellement cotisent pour une retraite qu’ils ne toucheront jamais. Il appartient aux pouvoirs publics de faire en sorte que ceux qui ont cotisé toute leur vie ne soient pas spoliés de leurs droits à pension. Cela nécessitera un effort de tous, comme il se doit dans une nation digne de ce nom. Terminant cet article, j’ai le sentiment d’être cet enfant du conte d’Andersen qui s’écriait « le roi est nu » ! Claude Reichman
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