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L'ennui avec Dominique de Villepin, c'est qu'il ne comprend rien à la politique

1/6/05

Jean-François Probst

Dominique de Villepin et moi même sommes devenus amis à la fin des années soixante dix. Je suis alors conseiller du ministre Jean François Poncet, et Villepin officie à la direction des Affaires africaines et malgaches du Quai d'Orsay. Ce haut fonctionnaire, protégé de Philippe Faure, réputé pour sa nervosité, son panache et sa prestance, ne s'est jamais abaissé à prendre sa carte du RPR ou à militer comme sympathisant. Mais il arrange parfois Jacques Chirac, via Marie Claude Cabana.

Sur sa demande insistante, je lui ai rendu un énorme service, outre le fait de lui avoir présenté, en 1985, Pasqua à l'ambassade de France à Washington lors d'un déjeuner chez Philippe Faure. Selon son désir, son père, sénateur représentant des Français de l'étranger, le centriste Xavier de Villepin, est devenu président de la commission des Affaires étrangères, des Forces armées et de la Défense au Sénat au début des années quatre vingt dix. Il a remplacé Jean Lecanuet, qui venait de mourir. J'ai fait voter en sa faveur l'ensemble des sénateurs RPR et d'autres parlementaires indécis. Peu après, Xavier de Villepin m'a remercié et m'a confié de manière prémonitoire :
" L'ennui avec mon fils Dominique, c'est qu'il ne comprend rien à la politique ".

En effet, devenu le successeur d'une longue lignée de gourous inspirés, les Pierre Juillet, Marie France Garaud, Charles Pasqua et autre Édouard Balladur, le secrétaire général de l'Elysée a vite pété les plombs. En gros, il y a lui, Villepin le magnifique, et Claude Chirac, la fille du Président, rien que ça. Les autres sont des " connards ", comme il aime le beugler dix fois par jour. En dehors de Stéfanini, de Séguin et d'Alliot Marie, il est l'un des grands artisans du bordel général qui a fondu sur le RPR depuis 1995. Sa première grosse bavure se cache derrière la dissolution désastreuse de 1997, dont il a été l'infatigable chantre, avec feu Jacques Pilhan, pour enrayer, disait il, la chute de popularité de Juppé. Ce grand charmeur a réussi à enfumer une journaliste du Figaro, Anne Fulda, qui n'a pas hésité à écrire noir sur blanc que la majorité chiraquienne l'emporterait de 180 sièges à l'Assemblée nationale et que Dominique de Villepin serait le prochain (sic) Premier ministre. C'est comme si j'avais déclaré en 1988 : " Chirac sera élu président de la République et son conseiller Maurice Ulrich nommé par lui Premier ministre ! "

Dominique de Villepin a intoxiqué cette journaliste, beaucoup d'autres, et sans doute le président de la République. Mais je me suis définitivement fâché avec lui à l'occasion des tragiques municipales parisiennes parce qu'il a tout fait pour barrer la route à Tiberi, d'abord avec la Pintade à roulettes, puis avec Super Grognon. Paris a été perdu et, surtout, il a distillé, sans honte, les pires ignominies contre la famille Tiberi et notamment Xavière.

Extrait de Chirac § dépendances de Jean-François Probst (Ramsay)

 

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