Pour faire une bonne bouteille de vin français bien de chez nous (du
Bandol par exemple), il faut: - Un cépage Mourvèdre (sud de l'Espagne).
- Des tracteurs. Le Massey Fergusson est américain, mais avec un moteur Perkins anglais.
Le Fiat, en revanche, est " tout" italien. Il est très vieux et sera bientôt
remplacé par un Lamborghini.
- Du personnel saisonnier cosmopolite (origine Maghreb, Portugal, Pologne, Canada, etc.).
- Un pressoir Bucher (Suisse).
- Des pompes Manzini (Italie).
- Une tour de refroidissement Baltimore (sans commentaires !)
- Des foudres brasserie de 5 000 litres (Allemagne).
- Un groupe de mise en bouteille Gai (Italie).
- Une étiqueteuse BMC (re-Italie).
- Des rouleaux de Scotch espagnols (pas très solides...).
- Du carton fabriqué en France (origine des bois : Scandinavie).
- Des bouteilles " bordelaises " italiennes.
- Des bouchons en résine Intégra (Australie).
- Des capsules Pechiney (origine confuse ...).
- La facture est faite avec un ordinateur Gateway 2000 (américain, mais tous les
composants sont made in Taiwan), sur une imprimante Hewlett Packard.
- Les bouteilles étaient livrées avec un fourgon Toyota, mais il a fait un tonneau (?).
Le prochain sera un Volkswagen, ils ont l'air pas mal...
Je rassure nos amis souverainistes, il reste quelques éléments de notre beau pays
dans la bouteille :
- Les charges sociales du personnel sont bien françaises.
- Les taxes de régie sont encaissées par des douaniers français, qui contrôlent
également les déclarations de récolte, déclarations de stock, sorties mensuelles,
registres de CRD, cahier de cave, etc.
- Nous avons régulièrement la visite de nos amis de la concurrence et des fraudes, ainsi
que ceux de l'INAO, qui ont tendance à sortir " couverts ", ces temps ci.
- Les terrains sont français, mais quel que soit leur prix, ça ne compte pas dans le
prix de la bouteille, puisqu'ils ne sont pas amortissables.
Walter GILPIN
(Vigneron à Bandol) |