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4/12/05 |
Nazi ? Vous avez dit nazi ? Parce qu'un député de droite, M. François Grosdidier, venait de dire que dans sa commune, " lors d'un mariage sur deux, l'hôtel de ville résonne de yous-yous ", un député socialiste, M. Gérard Bapt, a brandi en direction de l'orateur une feuille de papier sur laquelle il avait dessiné une croix gammée. Même si l'on est habitué aux chahuts parlementaires et aux échanges d'invectives, on ne peut qu'être atterré et indigné par le comportement du député Bapt. Oser traiter de nazi -car c'est bien ce que son geste voulait dire - un élu qui évoque le problème de l'immigration en parlant " comme on parle dans sa ville ", ainsi que l'a déclaré M. Grosdidier, c'est non seulement ignorer le poids des mots et l'histoire, mais c'est aussi attiser la haine dans le pays. Car il ne faut pas s'y tromper : le geste de M. Bapt était destiné à la fois aux immigrés et aux partisans de la gauche et les incitait à penser que ceux qui critiquent l'excès d'immigration en France et qui relèvent les problèmes ainsi posés sont forcément d'abominables racistes, adeptes de la brutalité et des "solutions finales ", et qui n'ont qu'une idée en tête : enfermer les immigrés dans des camps de concentration et les passer au four crématoire. On ne traite pas impunément de " nazis " ses adversaires politiques. Car c'est les assimiler à un des systèmes les plus haïssables, avec le communisme soviétique, que l'humanité ait enfanté au long des sept millénaires de son histoire. Et c'est aussi encourager et justifier par avance la violence et les agressions de ceux des immigrés qui s'estiment mal traités et discriminés par la France et qui, on vient de le voir, sont capables de mettre le feu aux banlieues en attendant de s'en prendre au centre des villes. Tout a commencé avec l'imbécile "CRS-SS" de mai 68. Puis il y a eu "Facho-Chirac", puis ce fut au tour de Charles Millon, poursuivi en permanence par les nervis de l'extrême gauche pour avoir accepté les voix du Front national. Et nous voilà au "nazi", jeté à la face d'un député de Lorraine, une région qui sait mieux que beaucoup d'autres ce que l'Allemagne hitlérienne a été capable de faire. Il y a longtemps que des grandes voix auraient dû s'élever contre l'application éhontée et perverse de ces termes à des situations sans aucun rapport avec celle des années noires et à des personnes qui avaient et ont encore le racisme en horreur. Mais voilà. Le terrorisme intellectuel a si bien fait son uvre qu'il n'y a plus que des lâches parmi ceux qui ont droit à la parole dans notre pays et qui ne l'utilisent plus que pour communier sous les espèces de la pensée unique et dire la messe du politiquement correct. Le parti socialiste serait bien inspiré d'exclure M. Bapt de ses rangs. Cela ne suffirait pas à sauver son honneur, mais du moins cela rappellerait-il ceux qui se réclament de lui à la plus élémentaire décence. Claude Reichman |