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29/11/08 Claude Reichman
          Laurent Wauquiez se lance dans la boxe

Le secrétaire d’Etat à l’emploi veut         "taper"les chefs d’entreprise

C’est le type même de la question stupide : « Que dites-vous aux patrons qui profitent de la crise pour licencier un peu trop vite ou pour délocaliser ? » Mais la réponse l’est encore plus : « Si nous avons la preuve qu’un chef d’entreprise profite de l’alibi de la crise pour licencier, on tapera. Par ailleurs, si une entreprise qui réalise des bénéfices importants annonce des délocalisations, on fera tout soit pour limiter les dégâts en imposant des obligations de reclassement, soit pour les en empêcher en refusant leur plan. »

La question émane de Paris-Match et la réponse de Laurent Wauquiez, secrétaire d’Etat à l’Emploi, dans une interview publiée le 26 novembre 2008.

Au moment où l’ensemble des entreprises connaît des problèmes de survie en raison de la crise économique mondiale, il est insensé et irresponsable qu’on tente de jeter l’opprobre sur elles. Une entreprise se gère dans la durée et parfois dans l’urgence. Un important client qui fait défaut et c’est le spectre de la faillite qui surgit. Des perspectives catastrophiques pour les prochains mois obligent l’entreprise à prendre des mesures fortes, qu’il s’agisse de réductions d’effectifs, voire de délocalisation, même si son exercice en cours reste encore bénéficiaire. Et il faut n’avoir jamais été chef d’entreprise pour croire qu’un patron se résout à ces décisions dans la joie.

Laurent Wauquiez est bardé de diplômes, mais il n’a jamais dirigé une entreprise, comme l’atteste son curriculum vitae. En se jugeant autorisé à « taper » les chefs d’entreprise, il fait preuve d’une démagogie qui en dit long sur le désarroi de la classe politique. Incapable de créer les conditions de la prospérité économique, elle préfère incriminer les chefs d’entreprise plutôt que de remettre en cause sa politique. On appelle cela la recherche de boucs émissaires. Et on ne les chasse jamais tant que lorsqu’un pays est en difficulté.

C’est le cas partout dans le monde, mais il n’y a qu’en France qu'une telle chasse a lieu. Il est vrai que depuis des décennies dans notre pays, les politiciens ont fait exactement le contraire de ce qu’il fallait, surchargeant les entreprises d’impôts et de taxes, réduisant le pouvoir d’achat des salariés à la portion congrue par des prélèvements insensés censés leur apporter le bonheur social, créant plus de 7 millions de pauvres, réduisant nombre d’entre eux à l’état de SDF, semant l’inquiétude et l’angoisse dans la population face à des perspectives économiques et sociales sans cesse plus sombres, et montrant leur indifférence profonde au sort du peuple en se comportant en roitelets cousus d’aisance et de bonheur et en paradant comme des paons sur les écrans de télévision.

Alors, si l’on doit « taper », ce n’est certainement pas sur les chefs d’entreprise, mais au contraire sur les politiciens. Et c’est bien ce qui risque d’arriver, tant la colère du peuple gronde contre ces prétentieux incapables. Leur belle aventure se termine. Ils avaient cru choisir un métier bien payé et sans risque et voilà que tout bascule. Ainsi va l’histoire. A oublier qu’elle est souvent tragique, on commet de folles imprudences. C’est ce qu’ont fait les politiciens français, toutes tendances confondues. L’heure du bilan approche. Et pour une fois, les chefs d’entreprise ne seront pas les seuls à payer les pots cassés.

Claude Reichman
Porte-parole de la Révolution bleue.





 

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