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4/3/12 | Wall Street Journal |
Hollande, candidat déclaré
de la lutte des classes !
François Hollande, le candidat du Parti socialiste à la présidence, a fait une halte cette semaine à Londres, lors de sa campagne, en espérant gagner la faveur des 300.000 expatriés de l'autre côté du tunnel sous la Manche. Si la proposition de M. Hollande de créer une tranche d'impôt à 75% sur les revenus de plus d’un million d’euros entre dans le code fiscal français (1), il va falloir qu’il s’habitue à faire de nombreuses visites pour courtiser les Français réfugiés dans la perfide Albion. M. Hollande appelle son taux de 75% une question de «patriotisme» et, dans un sens, il a raison car il faudrait être un Français très patriote pour accepter de retourner en France et payer un tel impôt. Les footballeurs français se sont dits particulièrement affligés par la proposition de M. Hollande ; cela pourrait être une excellente nouvelle pour la première ligue du championnat anglais. Quand il est sorti de la gare de Saint-Pancras, on a demandé à M. Hollande s'il avait un message pour la City de Londres. Sa réponse a été la suivante : « Je ne suis pas dangereux, mais nous avons besoin de davantage de régulation partout. » (2) Pour être plus précis, M. Hollande a toujours cogné sur les gens «excessivement riches», et il s'est déclaré « l'ennemi du monde de la finance ». En décembre, il a annoncé qu'il allait renégocier le traité en cours sur la discipline budgétaire pour redonner à la France une plus grande souplesse dans le financement de son Etat-providence. Il a également suggéré qu'il ne serait pas opposé à ce que la Banque centrale européenne imprime davantage de billets pour garder en vie l'État-providence en France. (3) Nous avons souvent admiré la volonté de la France à suivre sa propre voie sur toutes sortes de questions politiques, économiques et sociales car cela démontre une réelle indépendance d’esprit. Mais les électeurs français, qu’ils soient à Paris ou à Londres, peuvent également voir que leurs voisins espagnols ou italiens font des efforts désespérés pour rendre leur marché du travail plus flexible et leur système de protection sociale moins lourd. On peut accorder à M. Hollande un point pour sa franchise. (4) Mais son programme l'identifie comme un socialiste de la vieille école avec une taxation punitive, une haine enragée des riches, et une grande tolérance envers l'inflation. Les sondages donnent actuellement à M. Hollande une avance conséquente sur le président Nicolas Sarkozy, mais le programme socialiste de M. Hollande pourrait finalement valoir au président un autre mandat. (5) Wall Street Journal (1) La proposition de M. Hollande recueille 65% d’avis favorables. Ce
dernier peut remercier l’Education nationale pour son excellent travail
d’abrutissement des Français qui sont convaincus qu’il suffirait de faire
payer davantage les riches pour résoudre nos graves problèmes financiers.
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