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23/5/13 Wall Street Journal
                Le monde enchanté de Hollande !

François Hollande a marqué sa première année en tant que président de la France en déclarant que la bataille de la crise de l'euro était terminée et que celle contre la récession avait commencé. Le coupable selon lui ? « Les politiques d'austérité », a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse, la semaine dernière, qui « menacent l'identité même de l'Europe et la confiance des peuples en leur destin. »

Et puis cela a empiré…

Après avoir passé sa première année à « défendre notre souveraineté, à réparer notre économie, à sauvegarder notre modèle social et à réparer les injustices, » M. Hollande propose maintenant un programme en quatre points.

Le premier volet est un nouveau «gouvernement économique» pour l'Europe, qui se réunira chaque mois pour «débattre des principales décisions de politique économique» pour les membres de la zone euro. Sous les auspices d'un autre président de l'Europe, ce nouvel organe, non élu (1), viserait à harmoniser les taxes, « à faire converger au niveau supérieur les mesures sociales et à se lancer dans un plan de lutte contre la fraude fiscale. » (2)

Le deuxième volet comporte des milliards d'euros de « soutien » et « de formation » (3) en faveur de la jeunesse européenne qui ne trouve pas d’emploi. Il voudrait une autre initiative pour pousser les travailleurs plus âgés à prendre leur retraite pour faire place à la prochaine génération. Apparemment, dans une économie stagnante, la seule façon pour qu’un jeune trouve un emploi, c’est de mettre quelqu’un d'autre sur la touche. (4)

En ce qui concerne la politique énergétique, la France dort sur des réserves de gaz de schiste qui sont au deuxième rang en Europe, après celles de la Pologne, mais elle refuse la possibilité de les exploiter. Si M. Hollande veut une véritable révolution énergétique, il suffit qu’il regarde le sol sous ses pieds. Au lieu de cela, il cherche le mirage d'un avenir sans carbone. (5)

Enfin, M. Hollande a appelé à une «capacité budgétaire de la zone euro », une idée qu'il n'a pas précisée, mais qui, en tout cas, semble n’avoir aucune chance de succès tant que l'Allemagne ne sera pas convaincue que les autres membres de la zone euro, y compris la France, s’attellent à remettre en ordre leurs finances. (6)

Dans le discours de M. Hollande, tout n’était pas fantaisiste ou contre-productif. Il a appelé à la simplification administrative dans un pays qui, de son propre aveu, a triplé la taille de son code de lois et de règlements au cours de la dernière décennie. Il a promis de réduire le fardeau réglementaire, mais sans retirer à quiconque « les droits et les protections. » (7) Il a fait une allusion, en suggérant de l’adopter, à la procédure anglaise selon laquelle si le gouvernement n'interdit pas explicitement quelque chose, celle-ci est permise, à l'opposé du modèle français, mais sa proposition est pleine de mises en garde. (8)

Et sur les retraites, le président dont le premier acte officiel a été d'en abaisser l'âge, a dit que «puisqu’on vit plus longtemps, parfois beaucoup plus longtemps, on va devoir aussi travailler un peu plus longtemps. » Ce principe semble contredire sa promesse de pousser les travailleurs plus âgés à la retraite pour que les jeunes puissent trouver un emploi, mais au moins il a admis qu'une force de travail vieillissante en France ne peut pas passer autant de temps à la retraite qu’au travail.

M. Hollande a déclaré, la semaine dernière, que son « devoir est de sortir l'Europe de la léthargie qui la grippe. » C'est un bon objectif, mais sa politique en est fort éloignée.

Wall Street Journal

Notes du traducteur

(1) Non élu est synonyme de technocratique dans la bonne tradition française.

(2) Le Graal de tout enfer fiscal est de combattre les paradis fiscaux, ou les forces du bien contre celle du mal selon la logorrhée socialiste.

(3) Parole d’un expert. Cela fait quarante ans que les divers gouvernements de la fausse droite et de la vraie gauche ont adopté des plans de formation bidon pour écarter les jeunes des statistiques du marché de l’emploi. Pour lutter contre le chômage des jeunes, il faudrait supprimer le SMIC et le monopole de la sécurité sociale. Deux sujets tabous en France.

(4) Dans la vision malthusienne du président, le marché de l’emploi est statique. On ne peut donner du travail aux uns qu’en le retirant à d’autres. Ainsi s’explique le succès rencontré en France par la semaine de 35 heures que le monde entier nous envie.

(5) La secte verte est si puissante qu’aucun parti politique n’ose la défier. Le coût élevé de l’énergie est l’une des deux causes, avec l’inflexibilité du marché du travail, de la fermeture de nombreuses usines en France. Mais personne n’en parle !

(6) Ce que sous-entend cette capacité budgétaire, c’est une autre relance keynésienne par l’aggravation du déficit budgétaire. Une idée loufoque pour la chancelière allemande.

(7) L’incohérence française dans sa splendeur : réduire la réglementation sans toucher aux « avantages acquis des travailleurs.»

(8) Le principe de subsidiarité n’existe pas. Il ne reste que la liberté de penser « correctement » puisque la liberté de vote nous a été retirée. Le référendum sur la constitution européenne, organisé en France par Jacques Chirac, a été contourné par la voie parlementaire par son successeur Nicolas Sarkozy.

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