Un 
	patron américain dit brutalement la vérité  
	                             
	à l'Etat français !  
	Lorsque Maurice Taylor a visité une usine de Goodyear à Amiens, il ne 
	pouvait pas croire ce qu'il voyait : « La main-d'œuvre française est très 
	bien payée mais elle travaille seulement trois heures par jour. » Le PDG 
	de Titan International a écrit au ministre de l'Industrie, Arnaud Montebourg 
	: « Ils ont une heure pour les pauses et pour le déjeuner, parlent 
	pendant trois heures et travaillent pendant trois heures. » 
	 
	La lettre, datée du 8 février, a été divulguée au journal Les Echos 
	cette semaine, apparemment par le gouvernement français. Les syndicats 
	français l’ont dénoncée comme étant gravement insultante. M. Taylor ne s’est 
	pas excusé. 
	 
	M. Taylor a bâti Titan à partir de rien pour en faire l’un des grands 
	fabricants mondiaux de roues en acier et de pneus pour l'agriculture et les 
	véhicules tout terrain. Et quand Goodyear voulut vendre son usine d'Amiens, 
	Titan fut la seule société en lice pour son rachat. Mais cette usine est 
	dominée par le syndicat CGT, que M. Taylor appelle, non sans raison, le 
	syndicat communiste. 
	 
	M. Taylor a été le seul à empêcher la fermeture complète de l’usine, avec la 
	perte subséquente de 1.500 emplois dans cette usine et dans une autre qui 
	est la propriété de Goodyear. Mais quand il a proposé que la productivité de 
	l’usine augmente pour la sauver, le président du syndicat CGT a déclaré, 
	selon M. Taylor : « C'est à la française.» M. Taylor nous a dit au 
	téléphone ce qu'il lui a répondu : « Assis dans un café est également à 
	la française, et c'est ce que vous ferez bientôt si cette usine ferme. »
	 
	M. Taylor a également déclaré que les dirigeants syndicaux lui ont dit : 
	« Vous allez faire ce que nous vous disons, car nous ne vous laisserons 
	pas acheter l'usine. » « Alors je leur ai répondu, les gars, la 
	négociation est terminée », nous a dit M. Taylor. Le problème avec ces 
	usines françaises, a ajouté M. Taylor, « c'est qu'une fois que vous en 
	possédez une, vous ne pouvez pas faire quelque chose, parce que vous ne 
	pouvez pas virer quelqu’un, vous ne pouvez pas sanctionner qui que ce soit, 
	parce que c'est contre le credo. » M. Taylor nous a dit que certains 
	syndicalistes étaient d'accord avec lui sur le fait que la situation était 
	hors de contrôle dans cette usine. Hélas, ce n'est pas non plus dans les 
	mœurs françaises de se prononcer contre le plus radical de vos camarades 
	syndicalistes.  
	 
	C’est pourquoi M. Taylor s’est retiré. En janvier, M. Montebourg a imploré 
	M. Taylor de retourner à la table de négociation. Selon M. Taylor, le 
	ministre de l'Industrie a promis de « mettre tout son poids derrière 
	» afin d’obtenir un accord mutuellement acceptable avec les syndicats. Et 
	c'est à ce moment là que M. Taylor a écrit sa lettre du 8 février. 
	«Monsieur, écrivit-il, vos lettres indiquent que vous voulez que 
	Titan démarre une discussion. Pensez-vous que nous sommes si stupides que 
	cela ? Titan a de l'argent et du talent pour produire des pneumatiques. 
	Qu'est-ce que ce syndicat fou a de son côté? Il n’a que le gouvernement 
	français derrière lui. » 
	 
	Le titre complet de M. Montebourg est celui de « ministre du Redressement 
	productif », mais il ne se passe pas un mois sans que survienne une autre 
	histoire à propos d'une usine qui ferme, ou que M. Montebourg menace un 
	patron qui s’aviserait de fermer une usine, ou qu’il implore un patron 
	(parfois le même) de rester en France. S'il y avait une part de vérité dans 
	le titre pompeux de ce ministre, il devrait se renommer lui-même le ministre 
	du déclin industriel. 
	 
	Wall Street Journal 
	Note du traducteur  
	 
	Après Lakshmi Mittal, Maurice Taylor devient très provisoirement 
	l'ennemi public numéro en France, jusqu'au jour où il n'y aura plus 
	d'investisseur étranger dans notre pays.  
	 
	
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