Les deux années désastreuses de François Hollande  
	 
	Un cadeau empoisonné gâche la fête de la présidence de François Hollande. 
	Deux ans exactement après sa prise de fonction, le 15 mai 2012, l’INSEE 
	annonce une croissance nulle au premier trimestre. La stagnation de 
	l'économie française est symptomatique du bilan de Hollande. Pas une seule 
	fois l’objectif minimal d’une croissance de 0,1% n’a été atteint ! C’est une 
	énième défaite pour Hollande qui, une fois de plus, a déclaré il y a 
	quelques jours qu’une amélioration allait finalement se produire. 
	 
	De cela, l'économie française est fort éloignée. Pour les politiciens 
	socialistes, il n'y a pas de quoi pavoiser à l’occasion du deuxième 
	anniversaire de son élection. Le bilan ne se limite pas à la panne de la 
	croissance. Le chômage ne cesse d’augmenter. Il est de 10,2 % en incluant 
	les départements d'outre-mer. Le ratio de la dette publique par rapport au 
	PIB devrait dépasser 96 % l'année prochaine et le déficit commercial a 
	atteint un nouveau record de 61 milliards d’euros. 
	 
	La France peut remercier l’Allemagne pour la persistance des faibles taux 
	d'intérêt sur les marchés financiers. 
	 
	Comme si ces chiffres n’étaient pas assez mauvais, un doute subsiste quant à 
	la promesse de Hollande de réduire le déficit à 3% du produit intérieur brut 
	(PIB) en 2015. En effet, le gouvernement français a raté à deux reprises, en 
	2012 et en 2013, l’objectif de réduction du déficit budgétaire qu’il s’était 
	fixé. 
	 
	La deuxième plus grande économie de la zone euro emprunte à un taux bas sur 
	le marché obligataire, et cette donne miraculeuse devrait perdurer tant les 
	emprunteurs sont convaincus que l'Allemagne viendra à la rescousse de la 
	France si celle-ci devait être attaquée sur les marchés financiers. 
	 
	Une amélioration de la situation économique de la France est exclue parce 
	que Hollande a fait une erreur de diagnostic au début de son mandat sur 
	l’ampleur des problèmes économiques de la France, qu’il a largement 
	sous-estimés. Au lieu de réformer en profondeur son pays, il a préféré s’en 
	tenir à deux promesses électorales, à savoir la réduction du départ à la 
	retraite de 62 à 60 ans et la taxation à 75 % des revenus de plus d’un 
	million d'euros, malgré un veto du Conseil constitutionnel sur une première 
	mouture de son projet de loi. 
	 
	Une image catastrophique auprès des investisseurs étrangers 
	Bien que ces deux mesures concernassent un nombre limité de personnes, 
	elles donnèrent une impression désastreuse auprès des investisseurs 
	étrangers. Dans d'autres domaines, le compromis irréfléchi de Hollande s’est 
	avéré malheureux. Plutôt que de couper dans les dépenses comme les 
	économistes le recommandent depuis des lustres (1), il a décrété, de manière 
	irréfléchie, une hausse massive d'impôts qui a alimenté la frustration des 
	Français. Aussi Hollande est-il le président le plus impopulaire de 
	l'après-guerre. 
	 
	Maintenant, ce président malchanceux a promis de ramener la France sur la 
	bonne voie en accélérant les réformes. Il serait faux de dire que Hollande 
	n'ait rien tenté. Il a voulu lancer un pacte de « responsabilité » avec le 
	patronat, en contrepartie d’une réduction de la fiscalité des entreprises, 
	et il a promis de s’attaquer à la réforme du marché du travail toujours 
	remise aux calendes grecques. 
	 
	Cette semaine, il a également annoncé le lancement d'une réforme 
	territoriale afin de simplifier la structure administrative complexe du 
	pays. «À moyen terme, 25 milliards d’euros pourraient être économisés chaque 
	année », a déclaré le ministre chargé de la réforme de l'Etat, André Vallini. 
	 
	La réforme territoriale pourrait échouer 
	 
	Les critiques se plaignent de ce que, de toute façon, les réformes ne vont 
	jamais assez loin. Pour résoudre les problèmes structurels et renouer avec 
	une croissance soutenue, ils n’envisagent que des mesures de grande 
	envergure. (2) 
	 
	Mais les chances que Hollande s’impose pendant les trois dernières années de 
	son mandat sont plutôt minces, même si la volonté ne lui fait pas défaut. 
	Après tout, le président est bien conscient que lui ou un autre candidat 
	socialiste n'a aucune chance de gagner l’élection présidentielle en 2017 
	s’il ne maîtrise pas la fiscalité. 
	 
	Les observateurs craignent qu'il reste enlisé dans les réformes au cours des 
	trois prochaines années. Et même la réforme territoriale pourrait échouer 
	parce Hollande doit maintenant compter avec des vents contraires dans ses 
	propres rangs.  
	 
	Le vote sur le pacte de soi-disant stabilité a donné un avant-goût de ce que 
	Hollande et son nouveau Premier ministre Manuel Valls redoutent. Parce que 
	le pacte prévoit des économies de 50 milliards d'euros pour les trois 
	prochaines années, il a été adopté à une courte majorité. 41 députés 
	socialistes se sont abstenus. (3) 
	 
	La résistance de l'aile gauche du parti socialiste 
	 
	Ce vote est une indication claire que Hollande et Valls devront compter sur 
	une forte résistance de l'aile gauche du parti socialiste pour chaque vote 
	important à l’avenir. Le Président et son Premier ministre dynamique ne 
	disposent plus d’une majorité absolue à l'Assemblée nationale. L’aile gauche 
	du parti socialiste rejette massivement l'assainissement budgétaire, les 
	économies et les réformes. Les critiques accusent la gauche de vivre encore 
	à l'époque de la lutte des classes. Aussi bloque-t-elle fermement un 
	allègement des charges des entreprises qui pourrait améliorer leur 
	compétitivité. 
	 
	Les trois prochaines années ne devraient pas être faciles pour Hollande. Le 
	vote sur la loi de finances rectificative sera le prochain test en juin. 
	 
	Gesche Wüpper  
	 
	Notes du traducteur 
	 
	(1) C’est à se demande si cette journaliste vit bien à Paris. Les seuls 
	économistes français qui peuvent s’exprimer sur les plateaux de télévision 
	sont marxistes ou keynésiens. Les parias libéraux n’ont que la toile pour 
	s’exprimer, alors que le nouveau chantre de la lutte des classes, Thomas 
	Piketty, est encensé par les médias. 
	 
	(2) Cette journaliste reste dans le flou. Elle ne cite aucun parti français 
	qui soit en faveur d’une réduction massive du périmètre de 
	l’Etat-providence. Et pour cause ! Il n’y en pas en France. La fourmi 
	allemande devra payer les frasques de la cigale française lorsque la 
	confiance des marchés financiers va s’évaporer brutalement du jour au 
	lendemain.  
	 
	(3) Seul le député de l’UMP Frédéric Lefebvre a voté en faveur du plan 
	d’économies de 50 milliards. Ses 192 collègues ont voté contre. C’est bien 
	la preuve qu’il n’existe aucune alternance possible dans ce pays gangrené 
	par le marxisme depuis la libération.  
	 
	
	 
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